Le principal opposant centrafricain, Anicet-Georges Dologuélé, a annoncé avoir déposé une plainte auprès du Comité des droits de l’Homme de l’ONU, contestant la décision d’un tribunal de Bangui qui lui a retiré sa nationalité centrafricaine. Cette mesure, prononcée mi-octobre, intervient à quelques semaines de la présidentielle prévue le 28 décembre.
« J’attends que ma nationalité et mon passeport me soient restitués et de pouvoir me présenter aux élections », a déclaré M. Dologuélé à l’AFP. Ses avocats ont déposé la plainte mercredi à Genève, dénonçant une « dérive dictatoriale » et des « pressions » sur la justice locale.
Le tribunal s’appuie sur le code de la nationalité de 1961, qui stipule que « tout Centrafricain qui acquiert une nationalité étrangère perd la nationalité centrafricaine ». Dologuélé avait obtenu la nationalité française en 1994, mais y a renoncé en août pour se conformer à la Constitution révisée en 2023, laquelle interdit désormais aux binationaux de briguer la présidence. Cette réforme a également supprimé la limitation des mandats, ouvrant la voie à un troisième mandat pour le président sortant, Faustin-Archange Touadéra.
Arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2020, Dologuélé dénonce un « acharnement » et affirme : « On ne peut pas rendre quelqu’un apatride ». Le Conseil constitutionnel doit valider la liste des candidats d’ici le 16 novembre. Environ 2,3 millions d’électeurs sont attendus pour un quadruple scrutin (présidentiel, législatif, régional et municipal).







