Des milliers de militants ont répondu à l’appel du président du Pastef. Les jeunes, en majorité. Ousmane Sonko continue de susciter l’engouement et l’admiration auprès de la jeunesse sénégalaise. Une force de mobilisation constante, malgré les vagues de contestation déferlant depuis qu’il est devenu chef du gouvernement. Un sociologue, Souleymane Lô, tente de décrypter cette adhésion, en masse.
Amour inconditionnel
La ferveur a accompagné son appel du 8 novembre. Sa cote de popularité auprès de la jeunesse, en dépit de la trajectoire que semble prendre le pays, n’a pas baissé pour autant.
Pour le sociologue Souleymane Lô, « Ousmane incarne une figure de contestation et de renouveau pour une bonne partie de la jeunesse. » Une telle représentation de l’homme s’explique par la perception d’un nouveau modèle de politicien : discours antisystème, changement radical, proximité avec son peuple. Des méthodes différentes de celles des élites politiques traditionnelles qui ont sonné chez une jeunesse longtemps déçue, malmenée, comme une ère nouvelle de renouveau politique, estime le sociologue.
« Ousmane Sonko rassure cette jeunesse, même si les promesses peinent à être réalisées », indique-t-il.
Un homme d’État dans un corps d’opposant
Sous son leadership, le Pastef s’est imposé comme l’une des forces politiques les plus structurées, selon des observateurs. Avec lui, « le pouvoir n’est fort que s’il reste relié à son peuple. » Un discours auquel le président du Pastef a habitué ses militants.
Pari réussi ?
En moins de deux années, son discours reste audible affirme Souleymane Lô : « il conserve une certaine pureté et une capacité à incarner des idéaux que l’exercice du pouvoir n’a pas encore corrompus. » Pour lui, ses discours et actes ouvrent la voie à des aspirations plus profondes que celui du simple cadre d’une politique partisane.
Un pacte définitivement scellé ?
Pour finir, le sociologue précise que l’idylle entre Ousmane Sonko et sa jeunesse est loin d’être finie. Dans un contexte où des tensions politiques voient le jour, le soutien de la jeunesse à son leader est plus qu’une réalité, il est devenu un défi. Reste à savoir si son différend avec le président de la République va le renforcer ou l’affaiblir.
Aissatou Diouf






