Le Mali est en train de suffoquer. Non pas sous les bombes, mais sous un blocus méthodique imposé par des jihadistes qui, sans jamais prendre Bamako, sont en train de prendre le contrôle du pays par l’asphyxie. Et face à cette stratégie implacable, la junte militaire au pouvoir depuis 2020 semble dépassée, isolée, et incapable de répondre.
Une guerre sans fusils, mais avec des conséquences dévastatrices
Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, n’a pas besoin de chars pour faire tomber le régime. Il lui suffit de couper le carburant, de bloquer les routes, et de laisser l’économie s’effondrer. Résultat : écoles fermées, récoltes abandonnées, électricité rationnée. Le Mali est en train de mourir à petit feu, et la junte regarde, impuissante.
Une junte qui a perdu le contrôle… et la confiance
Assimi Goïta, président autoproclamé, appelle les Maliens à « réduire les déplacements inutiles ». Mais que reste-t-il d’utile quand l’État ne contrôle plus rien en dehors de la capitale ? La promesse de sécurité, brandie comme justification des coups d’État successifs, s’est évaporée. Et avec elle, l’adhésion populaire qui avait donné à la junte un semblant de légitimité.
Le piège du dialogue
Des négociations seraient en cours avec les jihadistes. Une trêve est recherchée. Mais à quel prix ? Dialoguer avec ceux qu’on a juré de combattre, c’est reconnaître l’échec de la stratégie militaire, c’est renier le discours souverainiste, et c’est surtout valider la montée en puissance d’un pouvoir parallèle qui administre déjà des villages, collecte des taxes, et impose sa loi.
Une bombe à retardement régionale
Ce qui se joue au Mali dépasse ses frontières. Si Bamako tombe — politiquement ou symboliquement — c’est tout le Sahel qui vacille. Le Burkina Faso et le Niger, eux aussi dirigés par des juntes, pourraient suivre. Et avec eux, l’idée même d’un État capable de résister à l’emprise jihadiste.
Conclusion : l’heure des comptes
Le Mali est à un tournant. La junte ne peut plus se cacher derrière le discours de la souveraineté ou de la lutte antiterroriste. Elle doit rendre des comptes. Car pendant qu’elle sécurise son pouvoir à Bamako, le reste du pays est livré à lui-même. Et les jihadistes, eux, avancent — sans bruit, mais avec méthode.






