En Guinée-Bissau, la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives, qui a débuté ce samedi, se déroule sans la participation du principal parti d’opposition, le PAIGC. Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs officiers supérieurs de l’armée ont été arrêtés la veille pour une présumée « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel ».
Onze candidats sont en lice pour affronter le président sortant, Umaro Cissoco Embalo, qui brigue un second mandat. Prévue le 23 novembre prochain, cette élection est inédite en raison de l’absence du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui soutenait la candidature de Domingos Simões Pereira.
L’opposant historique de Cissoco Embalo, ainsi qu’une dizaine d’autres formations politiques, devront observer les élections à distance cette fois-ci, leurs dossiers ayant été déposés en retard.
Autre tension de cette campagne : l’arrestation vendredi de plusieurs officiers pour une supposée tentative de « subversion de l’ordre constitutionnel ». L’armée a décrit ces mesures comme une opération de sécurisation de la période préélectorale. Umaro Cissoco Embalo avait d’ailleurs averti jeudi qu’« aucune pagaille ne serait tolérée ».
L’annonce de sa candidature avait déjà suscité une vive contestation au sein de l’opposition, qui considère que son mandat est arrivé à échéance fin février 2025. Cependant, la Cour suprême avait fixé la date de la présidentielle au 4 septembre dernier. Il a fallu le déploiement d’une mission conjointe de la CEDEAO et de l’UNOWAS pour parvenir à un consensus sur le calendrier électoral.
Marquée par une instabilité politique, la Guinée-Bissau a connu quatre coups d’État et plusieurs tentatives de putsch. La dernière élection, très contestée et qui avait opposé l’actuel président à Domingos Simões Pereira, s’était finalement soldée par une victoire de Cissoco Embalo après quatre mois de blocage post-électoral.







