Ahmed Souab, ancien juge administratif et critique ouvert du président tunisien, a été condamné vendredi à cinq ans de prison pour avoir dénoncé la pression politique sur la justice.
Ahmed Souab avait été arrêté en avril pour des propos qualifiés de menaçants par les autorités, dans lesquels il dénonçait l’influence politique sur le système judiciaire, affirmant que les juges travaillaient « sous la menace d’un couteau ». La défense soutient qu’il s’agissait d’une métaphore dénonçant les pressions subies par le pouvoir judiciaire.
« Cinq ans de prison pour une expression figurative, comprise par tous sauf par les autorités », a dénoncé son avocat Sami Ben Ghazi, estimant que Souab est « emprisonné à notre place ».
Cette condamnation survient alors que trois ONG majeures ont annoncé la suspension de leurs activités, invoquant des accusations de financement étranger, qu’elles interprètent comme une tentative de museler la société civile.
Depuis 2021, date à laquelle Kaïs Saïed s’est arrogé de vastes pouvoirs, dissous le Parlement et gouverne par décret, les opposants dénoncent une attaque contre l’indépendance de la justice et une tendance autoritaire renforcée.






