Le 10 juillet dernier, dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les États-Unis, l’ambassade américaine à Dakar a remis plus de 30 ordinateurs portables au Pool judiciaire financier (PJF), une juridiction spécialisée dans la lutte contre les crimes économiques et financiers.
Selon une note de l’ambassade, ce don visait à renforcer les capacités opérationnelles des magistrats et procureurs sénégalais. Les ordinateurs devaient permettre un traitement plus efficace des affaires de criminalité financière, y compris celles liées au trafic de drogue. Cette initiative s’inscrivait dans un partenariat plus large avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), où les États-Unis jouent un rôle de premier plan.
Des suspicions autour du matériel offert
Cependant, cette coopération a pris une tournure inattendue. Le Pool judiciaire financier a refusé d’utiliser les ordinateurs, après avoir été alerté par la Délégation nationale au renseignement (DNR) de possibles risques liés à la sécurité des équipements.
Interpellée à l’Assemblée nationale par le député Guy-Marius Sagna, la ministre de la Justice Yassine Fall a confirmé que le matériel avait bien été examiné par la Direction de la dématérialisation et de l’autonomisation (DDA) de son ministère, sans qu’aucune anomalie n’ait été détectée.
« La DDA n’a relevé aucun élément suspect sur les ordinateurs », a précisé la Garde des Sceaux. « Mais, par mesure de prudence, les machines ont été mises de côté. »
Le député à l’origine de la question avait estimé que l’acceptation de ce don pouvait porter atteinte à la souveraineté numérique du Sénégal et menacer la sécurité nationale, d’où la prudence observée par le ministère.







