Auchan, Senelec, Seneau, Mobile Money… la liste n’est pas exhaustive, mais ces entreprises au Sénégal se conforment déjà à la loi N° 2025 du 27 septembre 2025 qui exige, pour les paiements en espèces, un droit de timbre de 1%. Cette taxe fait polémique dans un contexte économique difficile. Une pression fiscale qui alourdit, de plus en plus, le panier de la ménagère.
« Ils doivent être les premiers à se serrer la ceinture »
Aux abords d’un quartier qui a perdu, désormais, son luxe, nous croisons Thiama, une sénégalaise rouge de colère après la décision du gouvernement concernant cette taxe. Pour elle, cette nouvelle taxation n’est qu’un moyen de soutirer de l’argent aux populations. Elle cible les nouvelles autorités : « les dirigeants doivent être les premiers à se serrer la ceinture ».
En effet, le 16 octobre dernier, Auchan, une multinationale française de grande distribution présente au Sénégal depuis quelques années, a notifié à ses clients l’application de cette mesure. Un tour à l’un de ses magasins dans la capitale a permis de vérifier l’effectivité de l’application. La note affichée devant chaque caisse permet aux clients de s’informer rapidement.
À la question de savoir si les clients ne rechignaient pas face à cette application, le caissier nous précise l’obligation de se conformer à une décision de l’État, aussi bien pour les clients que pour les entreprises.
D’ailleurs, d’autres entreprises comme la Société sénégalaise des eaux et Canal Sénégal ont annoncé l’application de la mesure depuis le 4 octobre.
« Payer cent francs (100 F CFA) de plus pour chaque achat est difficile à gérer dans ce contexte »
Relative au Code général des Impôts, cette mesure instaure un droit de timbre de 1% pour les paiements en espèces sans seuil ni plafond et de 0,5% pour les transactions mobiles à partir d’un certain seuil (au-delà de 2000 francs CFA).
Pour M. Dembelé, cette mesure va davantage impacter le coût de la vie, déjà difficile pour bon nombre de Sénégalais. « Payer cent francs (100 F CFA) de plus pour chaque achat est difficile à gérer dans ce contexte », ajoute-t-il.
Adossé à sa moto, Cheikh Tidiane, qui avoue faire partie de ceux qui ont porté l’actuel président au pouvoir, regrette les difficultés auxquelles les citoyens font face actuellement. Mais, il espère que ces mesures serviront à relancer l’économie chancelante du pays.
Collectés pour le compte de l’État et reversés au Trésor public, ces droits de timbre entrent dans le cadre des décisions prises pour le Plan de redressement économique et social (PRES) impulsé par l’État du Sénégal. Une politique des nouvelles autorités qui s’inscrit dans un élargissement de la modernisation du système fiscal, mais surtout destinée à augmenter les recettes fiscales. Celles-ci sont projetées à 6188,8 milliards contre 5014,3 milliards de francs CFA dans la loi de finances de 2025.
Aissatou Diouf






