Le Premier ministre appelle à un financement endogène et à un sursaut collectif pour relancer l’économie. Lors de l’installation du comité de pilotage du Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu un discours sur la situation économique du Sénégal. Face aux centrales syndicales, il a plaidé pour un changement profond du modèle de financement et une mobilisation nationale autour du travail et de la création de richesses.
« Le contribuable paie la dette »
Ousmane Sonko a dressé un constat sans détour : le Sénégal fait face à un taux d’endettement de 130 % du PIB, une charge que supportent directement les citoyens.
 « Le service de la dette est payé par le contribuable sénégalais », a-t-il rappelé, soulignant la nécessité de repenser les priorités budgétaires.
 Le Premier ministre a défendu la taxe de 1 % sur les paiements en espèces, présentée comme une mesure de financement endogène pour mobiliser des ressources internes et relancer les projets structurants.
Lire aussi : Sénégal : la dette publique atteindrait 132 % du PIB, selon Bloomberg
Financer la souveraineté nationale
Pour le chef du gouvernement, la dépendance au financement extérieur fragilise la souveraineté économique du pays.
« Nous ne pouvons pas continuer de laisser nos projets les plus stratégiques dépendre du financement extérieur », a-t-il martelé.
Sonko a cité les infrastructures portuaires, aéroportuaires, agropoles, le réseau gazier et l’énergie parmi les domaines que le Sénégal doit désormais financer par ses propres moyens. Selon lui, chaque crise internationale a un effet immédiat sur les projets nationaux, preuve que le pays doit renforcer son autonomie économique.
« Pas de redistribution sans création de richesses »
Dans un appel à la lucidité économique, Ousmane Sonko a mis en garde contre la tentation de redistribuer des richesses inexistantes.
« Notre problème fondamental est qu’on veut redistribuer une richesse qu’on n’a pas créée. Ce qui nous a valu des dettes incontrôlées », a-t-il lancé.
Pour le Premier ministre, la création de valeur doit précéder toute politique sociale : « Il faut mettre le pays au travail. Entendons-nous sur le fait qu’on doit serrer la ceinture pour créer de la richesse, c’est fondamental. »
Lire aussi : Le Sénégal paiera 12 % de plus pour le service de la dette
Relancer l’économie avec le secteur privé
Sonko a invité les partenaires sociaux et le secteur privé à collaborer étroitement avec le gouvernement pour relancer l’économie, créer des emplois et générer de nouvelles recettes publiques.
« L’économie crée des emplois, génère des recettes pour l’État et lui permet d’accroître ses capacités d’offrir des biens et services. »
Malgré la conjoncture difficile, il a assuré que l’exécutif oriente désormais le budget vers les priorités sociales, dans le cadre du Plan de redressement économique et social (PRES).
« Notre seul problème est le problème économique. Et le pacte de stabilité sociale doit nous permettre de nous mettre sur la voie de l’émergence », a-t-il conclu.
 
  
  
  
 








 
 