Le débat sur la supposée « dette cachée » de l’État sénégalais continue de plus belle, mais du côté de l’ancien président Macky Sall, on refuse d’employer ce terme. Lors d’une conférence de presse ce jeudi 23 octobre 2025, Me Pierre Olivier Sur, membre du pool d’avocats de l’ancien chef de l’État, a tenu à clarifier la position de son client et à dénoncer ce qu’il qualifie de manque de transparence dans les documents officiels.
« Le vrai sujet, c’est celui des rapports cachés qui disent que la dette était cachée », a insisté Me Sur. Selon lui, il ne s’agit pas tant d’une dette dissimulée, mais d’un problème lié à l’accès à certains rapports cruciaux, notamment celui de l’Inspection générale des finances (IGF) et le rapport Mazars, émanant d’un cabinet d’audit international.
L’avocat rappelle qu’en décembre 2012, Macky Sall avait adopté une loi de transposition des règles supranationales de transparence, consolidée par la loi du 24 août 2025 sur l’accès à l’information pour tous les citoyens. « Le rapport de l’IGF, qui a parlé en premier de dette cachée, est lui-même caché. Personne n’y a accès, même pas la presse, garante de la transparence et de la démocratie », déplore Me Sur, précisant que ses demandes auprès du ministère des Finances et de la Cour des comptes sont restées jusqu’à présent sans réponse.
Le volet juridique est également souligné. L’avocat pointe des « vices de forme » dans le dépôt des rapports : le rapport de l’IGF aurait été déposé six mois après la prise de pouvoir du nouveau régime, alors que la loi de 2012 exigeait un dépôt dans les trois mois. Quant au rapport de la Cour des comptes, il n’aurait pas été signé par l’assemblée plénière, mais uniquement par une seule chambre, ce qui remet en cause sa validité.
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Enfin, Me Sur interroge la procédure entourant le rapport Mazars, s’interrogeant sur la signature des associés et sur l’existence d’un éventuel appel d’offres. « Probablement non, sinon on nous le dirait. À moins que l’appel d’offres ait été caché », ironise-t-il.
Pour Me Pierre Olivier Sur, l’essentiel est donc de « rétablir la vérité juridique » et de garantir l’accès aux documents afin que toute accusation de dette cachée soit examinée dans un cadre transparent et légal.
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