En Guinée, la caution exigée par la Direction générale des élections (DGE), pour la participation à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, est officiellement fixée à 900 millions Gnf. Le montant total des dépenses de campagne est quant à lui, plafonné à quarante milliards (40 000 000 000) de francs guinéens par candidat.
En plus de la fixation de la caution de 900 millions Gnf, un délai à respecter est imposé aux candidats à la prochaine élection, selon la DGE, dans un communiqué rendu public sur les ondes des médias d’Etat, hier mardi.
L’article 4 de la décision de cette institution mise en place par le régime militaire en place, insiste cependant sur l’interdiction formelle de dépasser le plafond de 40 milliards, en guise dépenses. « Toute dépense excédentaire est considérée comme une violation du Code électoral et expose l’auteur à des sanctions légales », indique la note.
La réplique de l’opposition
Cette décision de la DGE a fait réagir des acteurs politiques de l’opposition, au lendemain de sa publication. Pour Faya Millimouno, président du parti Bloc libéral (BL), on sait qu’une participation à l’élection présidentielle demande de l’argent pour mobiliser des gens, pour organiser une élection.
« Mais ce qu’on demande aux candidats, c’est une contribution, c’est pas un financement total. C’est l’État qui finance les élections. Fixer la caution à 900 millions, ce n’est vraiment pas normal. C’est peut-être pour empêcher beaucoup de candidats d’être dans la course », a-t-il déploré.
Mohamed Cissé du parti PEDN, formation politique dirigée par l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté, estime aussi que cette décision de l’organe en charges des élections, n’est pas salutaire.
« En 2020, le plafonnement des dépenses de campagne était fixé à 20 milliards de francs guinéens. La commission mise en place par la DGE avait proposé 35 milliards cette année, soit une hausse de 75 %. Finalement, le plafond a été porté à 40 milliards, ce qui représente une augmentation de 100 % par rapport à 2020. Qu’est-ce qui a fondamentalement changé entre 2020 et aujourd’hui ? Y a-t-il deux fois plus de Guinéens ? », s’est interrogé le porte-parole du PEDN.
« On note une tendance haussière constante. La commission avait proposé 875 millions cette année, soit une augmentation d’environ 10 %, mais la barre a finalement été placée à 900 millions. Les avis sont partagés sur cette progression, et beaucoup s’interrogent sur sa justification réelle », a-t-il déclaré.
D.S Kamara, correspondant de LNA à Conakry