Obtenir un casier judiciaire ou un certificat de nationalité est devenu un véritable parcours du combattant en Guinée. Dans plusieurs tribunaux du pays, les demandeurs dénoncent des surfacturations allant jusqu’à 100 000 francs guinéens par document, alors que le tarif officiel est fixé à 40 000 francs. Face à cette situation, le procureur du tribunal de Dixinn, à Conakry, promet des sanctions.
Comme chaque rentrée universitaire, les tribunaux sont pris d’assaut par les nouveaux bacheliers venus obtenir les documents nécessaires à leur inscription dans les universités publiques. Mais cette année, la flambée des prix complique les démarches.
Interrogé par Les Nouvelles d’Afrique, le procureur du tribunal de Dixinn a d’abord affirmé ignorer ces pratiques avant d’assurer qu’il prendrait des mesures fermes :
« Merci pour cette révélation. Nous allons prendre des mesures draconiennes pour endiguer ce fléau », a-t-il déclaré.
Sur le terrain, les témoignages se multiplient.
Hamidou Bah, venu de Labé, à plus de 300 kilomètres de Conakry, raconte ses difficultés :
« Je suis à Conakry depuis cinq jours. Au tribunal de Dixinn, on m’a demandé 100 000 francs pour un casier judiciaire et autant pour un certificat de nationalité. C’est exorbitant. Ce matin, je n’ai pas pu m’inscrire à l’université, faute de ces documents. »
Même constat pour Mamadi Cissé, étudiant originaire de Kankan :
« Normalement, un casier judiciaire ou un certificat de nationalité ne dépasse pas 50 000 francs guinéens. Mais on nous demande 100 000 chacun. Nous n’avons pas les moyens. L’université refuse mon inscription sans ces documents. »
La rentrée universitaire 2025-2026, lancée ce lundi, débute donc dans un climat de frustration pour de nombreux étudiants guinéens, alors que les autorités judiciaires promettent de rétablir l’ordre dans la délivrance des documents administratifs.
Oury Maci Bah