Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI), « Regional Economic Outlook – Sub-Saharan Africa: Holding Steady » (octobre 2025), salue la résilience de l’Afrique subsaharienne, dont la croissance devrait atteindre 4,1 % en 2025. Mais il met aussi en garde contre une stabilité « fragile », minée par l’endettement et la dépendance à quelques secteurs clés. La Guinée illustre parfaitement ce paradoxe.
Premier producteur africain de bauxite, le pays affiche une croissance soutenue grâce à ses exportations minières. Cependant, cette performance repose sur une base étroite. Selon le FMI, la dépendance budgétaire vis-à-vis des recettes minières rend l’économie guinéenne vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux, particulièrement à la demande chinoise. Les gains de revenu réel par habitant progressent lentement, tandis que les pressions inflationnistes persistent.
Le FMI estime que la Guinée doit désormais renforcer la mobilisation de ses recettes intérieures pour consolider ses finances publiques. Parmi les réformes recommandées : la digitalisation du système fiscal et douanier, la réduction des exonérations dans le secteur minier et une meilleure transparence budgétaire.
Surtout, l’institution appelle à transformer localement la ressource. Exporter uniquement du minerai brut ne suffit plus : le pays doit investir dans le raffinage, l’alumine et l’aluminium pour créer davantage de valeur ajoutée et d’emplois.
Le cas guinéen résume ainsi les défis économiques de l’Afrique subsaharienne : une croissance réelle, mais exposée aux chocs extérieurs et à la concentration sectorielle. Pour le FMI, la clé réside dans la diversification, la transparence et la transformation industrielle. Autant de leviers pour convertir la richesse minière en développement durable et inclusif.