Pari réussi pour le collectif « Nio Lank », dans la rue contre la cherté de l’électricité ce vendredi à Dakar. Une marche pacifique, à l’initiative de ce groupe d’organisations, a servi de tribune de revendication.
Objectif : protester contre le coût du Woyofal, le compteur prépayé, devenu un poids « woyofoul » (loin d’être léger) pour le portefeuille des Sénégalais.
« Nio lank, nio bagne, courant bi dafa cher » (Nous n’en pouvons plus, l’électricité coûte trop cher), ont scandé les nombreux participants qui ont répondu à l’appel du collectif. Mouvements, partis politiques, ainsi que des organisations de la société civile ont pris part à ces revendications dans différentes artères de Dakar.
Pour Abdou Mbow, député et membre de l’opposition, « tout ce qui se passe actuellement au Sénégal dénote de l’incompétence des nouvelles autorités. » Il ajoute que leur fameux slogan du « jub jubbal jubbanti » (réforme, redressement, amélioration) tant prôné « semble virer à un cauchemar pour les Sénégalais. »
Pour bon nombre de participants à cette mobilisation, il est inconcevable de comprendre la cherté de l’électricité dans un pays qui exploite désormais du gaz et du pétrole. Politiques, organisations de la société civile et citoyens lambdas se sont retrouvés dans cette dénonciation.
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Le secrétaire général du collectif Noo Lank, Seydina Malal Diallo, a expliqué que la Senelec vend « plus qu’elle n’achète. » Il a rappelé que depuis des mois, le collectif n’a cessé de dénoncer cette cherté « inexplicable » qu’il attribue à une mauvaise politique énergétique.
« Woyofal doit soulager, pas étrangler, woyofoul (loin d’être léger) », pouvait-on lire sur les pancartes brandies.
Seule fausse note : l’itinéraire. Prévue initialement du quartier Sipres jusqu’au rond-point Liberté 6, la marche a finalement eu lieu du Casino Score jusqu’à Jet d’Eau. Le secrétaire général du collectif, M. Diallo, a d’ailleurs dénoncé l’attitude du préfet qui a notifié tardivement ce changement.
C’était toutefois sans compter sur la détermination du collectif et des Sénégalais très remontés qui y ont décelé une tentative de sabotage.