La Président déchu de la République de Madagascar a exprimé sa ferme condamnation de la décision annoncée par la Haute Cour Constitutionnelle, publiée hier 14 octobre à 17h45 sur le site officiel de l’institution. Selon le gouvernement, cette décision, rendue à 9h00, est entachée de multiples irrégularités de fond et de forme, la rendant « illégale, inconstitutionnelle et de nature à porter atteinte aux fondements de la République et à la stabilité de l’ordre constitutionnel ».
Dans un communiqué solennel, la Présidence déchue affirme que la saisine ayant conduit à cette décision, introduite par le Vice-Président de l’Assemblée nationale le 13 octobre 2025, n’était pas conforme aux règles établies, puisqu’elle aurait dû être réservée aux Chefs d’Institution de la République. Cette irrégularité, selon la Présidence, rendait la requête manifestement irrecevable.
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Le déroulé de la séance du 14 octobre est également mis en cause. Initialement convoqués pour une réunion administrative à 9h00, les membres de la Cour ont vu cette session transformée en audience par le président de l’institution. Trois requêtes ont été examinées sans que les juges constitutionnels aient eu le temps nécessaire pour les étudier. L’audience a connu plusieurs suspensions et a finalement été interrompue prématurément à 17h00, en raison de l’arrivée imminente de factions militaires à proximité du Palais Présidentiel d’Ambohitsirohitra. Les juges ont été évacués d’urgence, certains rapportant des menaces pesant sur leur intégrité physique.
La « Présidence de la République » dénonce une décision publiée « sans respect des procédures légales » et laissant supposer des actes de corruption, ouvrant la voie à une rupture avec l’ordre constitutionnel. Elle rappelle que le Président Andry Rajoelina, également Président en exercice de la SADC, continue d’exercer ses fonctions conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution.
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Enfin, la « Présidence » a adressé un message direct à la jeunesse malgache, soulignant que « cette tentative de prise de pouvoir incarne l’exact contraire des valeurs qu’elle défend, repose sur la violation manifeste de l’État de droit et menace les efforts de lutte contre la corruption, la pauvreté et pour la bonne gouvernance ».