À Bamako, la pénurie de carburant s’accompagne désormais d’un climat tendu autour des stations-service. Des forces de l’ordre ont été déployées sur plusieurs sites afin d’empêcher les citoyens de filmer et les journalistes de réaliser des interviews.
Selon plusieurs témoins, certains reporters ont été interpellés à titre d’avertissement, leurs caméras saisies puis formatées. Des cartes mémoire et des téléphones portables auraient également été confisqués.
D’après les témoignages recueillis auprès de la population, plusieurs stations-service imposent désormais des montants maximums d’achat, aussi bien pour les automobilistes que pour les motocyclistes. Des pompistes contactés par téléphone indiquent avoir reçu des consignes strictes : il leur est interdit de remplir entièrement les réservoirs des véhicules, des motos ou encore des bidons de 20 litres. Cette mesure vise à rationner la distribution face à la pénurie persistante.
Selon des sources officielles, Bamako compte plus de 600 stations-service. Le dernier convoi de ravitaillement, arrivé mardi, ne permettrait pas de couvrir tous les besoins de la capitale. Si le gasoil reste disponible, l’essence, elle, est quasiment introuvable, provoquant de longues files d’attente et des tensions croissantes dans les points de vente.
B.B