La pénurie de carburant qui touche depuis quelques semaines certaines régions du Mali a désormais atteint la capitale, Bamako. Face à cette crise, une réunion du comité interministériel de gestion des crises et des catastrophes s’est tenue hier, mardi, pour tenter de rassurer la population.
Les explications officielles de la pénurie
D’après les informations communiquées, le ralentissement temporaire du transport sur les corridors d’importation, notamment ceux passant par les ports d’Abidjan et de Conakry, expliquerait la pénurie. Ces retards sont dus, ont-ils précisé, à des contraintes de sécurité sur certains axes et à une pression sur la logistique portuaire.
Malgré tout, le gouvernement s’est efforcé de rassurer les populations quant à la résolution imminente de la situation.
Des dispositions pour faire face à la crise
Selon les autorités, plusieurs missions ont été déployées dans les régions afin de s’enquérir de l’état des stations-service, du stock disponible, du contrôle des grands dépôts et du recensement des camions citernes en route pour Bamako.
En début de semaine, les longues files de véhicules devant les stations-service témoignaient de la rareté du produit. Cependant, il a été annoncé que près de 300 camions citernes avaient été déployés mardi après-midi pour soulager les populations.
Le triomphe du JNIM ?
Depuis début septembre, les combattants du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), affilié à al-Qaïda, ont multiplié les attaques contre les convois de carburant. Le blocus décrété à Kayes, à la frontière sénégalaise, a notamment fortement impacté l’importation de carburant. Des camions citernes sont régulièrement incendiés, notamment près de Sikasso, coupant les voies d’approvisionnement essentielles entre les ports côtiers et le territoire malien.
Face à l’inquiétude grandissante de la population, le gouvernement a décidé de mettre en place des escortes militaires pour sécuriser les convois de carburant depuis les frontières jusqu’à Bamako et dans les grandes villes. Une veille sur le respect des prix officiels est également de mise (845 francs CFA le litre d’essence Super et 780 francs CFA pour le gasoil) afin d’éviter la spéculation qui commençait à se faire sentir sur certains marchés.
« La situation est passagère et s’améliorera dans les prochains jours grâce aux efforts coordonnés des autorités de la Transition », a affirmé Soumaïla Djittèye, précisant que plusieurs cargaisons de produits pétroliers sont déjà en route vers le Mali.
Les autorités assurent suivre la situation en temps réel et promettent un retour progressif à la normale dans les jours à venir.
En septembre, le rapport du think tank sénégalais Timbuktu Institute analysait l’avancée du JNIM en parlant « d’asphyxie de la capitale malienne » par la coupure de ses artères.