Le Sahel est frappé par des pluies extrêmes qui causent morts, destructions et déplacements massifs de populations. Au Mali, au Burkina Faso et au Soudan, les conséquences de ces épisodes pluviométriques intenses mettent en lumière la vulnérabilité accrue de la région face aux effets du changement climatique.
Au 2 octobre 2025, les autorités maliennes recensent 44 inondations, 10 impacts de foudre et 4 épisodes de vents violents ayant causé 24 morts, 35 blessés et l’effondrement de 1 237 habitations, touchant près de 2 700 ménages. Le gouvernement affirme être « pleinement mobilisé » pour venir en aide aux sinistrés. Le colonel Issa Raoul Dana Dabo, directeur du Centre de coordination et de gestion des crises, cite notamment la libération des lits de marigots à Bamako et le déploiement de brigadiers citoyens dans le cadre de l’opération Les mois citoyens.
La hausse du niveau des fleuves Niger, Sénégal et Bani inquiète particulièrement les autorités. Les fortes pluies dans les zones amont, combinées aux lâchers d’eau des barrages de Manantali et Sélingué, pourraient provoquer de nouvelles crues rapides. Les experts climatologues soulignent que la fréquence et l’intensité de ces pluies s’inscrivent dans un schéma de dérèglement climatique : l’augmentation des températures favorise des précipitations plus concentrées, rendant les crues soudaines et les inondations plus destructrices.
À Bamako, le risque de crues éclairs reste élevé. Les populations riveraines sont appelées à évacuer les zones à risque et à laisser libres les voies d’écoulement pour limiter les pertes humaines et matérielles.
Burkina Faso : infrastructures locales mises à rude épreuve
Le 2 octobre, la route départementale n°45 à l’entrée de Tuili, dans la commune de Kombissiri, est devenue impraticable suite au débordement d’un barrage et aux dégâts sur le déversoir de la digue. Le Préfet Boukary Porgo appelle à éviter la zone et met en garde contre le risque d’accidents.
Cette situation illustre la fragilité des infrastructures locales face à des pluies plus intenses et plus fréquentes, un phénomène accentué par le changement climatique, qui exige des investissements urgents dans la résilience des routes, barrages et digues.
Bakel frappé par les crues du fleuve Sénégal : 3 825 sinistrés.
Les fortes crues du fleuve Sénégal ont provoqué d’importants dégâts dans le département de Bakel (Est), touchant habitations, exploitations agricoles et routes. Selon les autorités, 3 825 personnes, soit 220 familles, ont été sinistrées, dont 178 ont dû être relogées, certaines dans des écoles.
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Face à cette situation, un dispositif d’urgence a été déployé : distribution de vivres, installation de tentes, mise à disposition de gilets de sauvetage et de pirogues, ainsi que la construction de digues provisoires. Un second lot de secours, incluant matelas, tentes et denrées alimentaires, est en cours d’acheminement.
Plus de 125 000 déplacés dans un contexte humanitaire dramatique au Soudan
Au Soudan, les fortes pluies et la montée du Nil ont détruit plusieurs maisons à Bahri, Khartoum, contraignant plus de 125 000 personnes à fuir depuis juin. Cette catastrophe naturelle s’ajoute à un contexte humanitaire déjà marqué par le conflit entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023, qui a causé des milliers de morts et des millions de déplacés.
Guinée : de nombreux morts, emportés par les eaux de pluie
Les climatologues préviennent que le Sahel et le Soudan feront face à des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus fréquents, soulignant l’urgence de stratégies d’adaptation au changement climatique pour protéger les populations vulnérables.