C’est parti pour la rentrée scolaire 2025-2026. Mais une confusion règne déjà entre parents d’élèves et encadrants, provoquée par une mauvaise interprétation de l’article 21 de la nouvelle Constitution lors de la campagne pour son adoption.
À l’école Safia, un établissement scolaire privé situé à Conakry, des parents venus inscrire ou réinscrire leurs enfants ce lundi sont repartis surpris.
« On nous avait annoncé qu’avec la nouvelle Constitution, l’éducation serait entièrement gratuite. Je suis donc surpris de constater le contraire dans cette école », a réagi Mamoudou Sow.
Cette perception de la gratuité semble résulter d’une mauvaise communication du gouvernement, principal acteur de la campagne ayant abouti à l’adoption de la Constitution.
Lors de cette campagne, le Premier ministre et d’autres membres du gouvernement avaient assuré que l’adoption de la nouvelle Constitution ouvrirait la voie à la gratuité de l’enseignement, sans préciser que seules les écoles publiques seraient concernées, ce qui n’est pas une nouveauté en Guinée.
L’éducation est gratuite dans les écoles publiques guinéennes depuis l’indépendance du pays en 1958. Mais tout n’y est pas gratuit. Par exemple, pour inscrire un nouvel élève, les parents doivent payer ce qu’on appelle en Guinée « le prix de son table-banc ». Cette somme est censée servir à l’achat d’un nouveau table-banc pour le nouvel élève, faute de place, mais cela n’est jamais fait.
Les montants varient selon les établissements, entre 250 000 et 300 000 francs guinéens. Leur perception n’a pas cessé malgré l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, qui prévoit pourtant la gratuité totale de l’enseignement.
Au collège Kipé, également à Conakry, l’inscription de tout nouvel élève reste conditionnée au paiement du prix d’un table-banc, selon notre reporter sur place ce lundi.
Oury Maci Bah pour les Nouvelles d’Afrique