À quelques jours de la présentation du rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara, Rabat muscle sa diplomatie. Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a rencontré à New York l’envoyé personnel de l’ONU, Staffan de Mistura, réaffirmant la position constante du Royaume : l’autonomie reste l’unique solution réaliste au différend régional.
Autour de la table, la délégation marocaine a rappelé les principes posés par le roi Mohammed VI : une issue politique, pragmatique et durable, adossée à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays. Rabat a aussi assuré son plein soutien aux efforts de l’ONU pour relancer un dialogue sous son égide.
Cette réaffirmation intervient dans un contexte diplomatique favorable au Maroc. Plusieurs capitales influentes – Washington, Paris, Londres – considèrent désormais l’initiative marocaine comme la seule base sérieuse et crédible pour régler le dossier. Une tendance qui renforce la pression sur les parties pour reprendre des négociations substantielles.
Mais Alger campe sur ses positions. Le chef de sa diplomatie, Ahmed Attaf, continue d’invoquer le principe d’autodétermination défendu par le Front Polisario et réclame des pourparlers directs avec Rabat, tout en se présentant comme simple « observateur ». Une posture jugée paradoxale, alors que les résolutions du Conseil de sécurité identifient clairement l’Algérie comme acteur clé du processus.
Le rapport d’António Guterres attendu dans les prochains jours devrait, une fois encore, rappeler l’urgence d’un engagement sincère de toutes les parties.
A.K. Coulibaly