Pour la 23ème célébration de l’anniversaire du naufrage du Joola, le comité d’initiative pour l’érection du mémorial Musée » le Joola » a une fois de plus réaffirmé l’indispensable nécessité de rendre justice aux victimes de ce naufrage.
En conférence de presse ce jeudi 18 septembre, ce comité qui regroupe plusieurs associations de victimes, de bonnes volontés et des membres de la société civile sénégalaise, est revenu sur les rapports produits.
Pour les familles des victimes, les responsabilités ont bien été situées après la confrontation des trois rapports produits. À savoir celui du Ministère des Forces Armées, celui de l’Equipement et des Transports et celui de la Commission Technique. Ceux-ci révèlent les manquements et fautes commis au niveau de la hiérarchie militaire et civile.
Et alors que le président de la République avait promis toute la vérité sur cette tragédie lors de son discours du 1er octobre 2002, un sentiment d’injustice plane encore pour les familles des victimes. Un sentiment renforcé par la décision du procureur de la République qui a classé sans suite l’affaire sous prétexte de la disparition du commandant du bateau.
Un argument qui s’oppose aux conclusions des différents rapports et à celui de la Cour d’Appel de Paris qui reconnaît le niveau de responsabilité à trois niveaux. Celle de l’autorité politique qui est chargé des arbitrages interministériels, l’autorité militaire en charge du navire et l’autorité maritime en charge de la police du navire.
Le thème de cette année centrée autour de « Joola an 23 : pertinence de la réouverture du dossier » est d’ailleurs une invite à l’endroit des autorités actuelles qui prônent pour le « Jubb », « jubbal », « Jubbanti » pour le comité d’initiative.
Pour eux, le renflouement du bateau est plus qu’une nécessité, mieux il est une question de justice sociale « un acte de respect de la dignité humaine », vingt années après ce drame qui a coûté la vie à plus de 2000 morts de nationalité différente.
Rappelons que le bateau le Joola avait sombré la nuit du 26 septembre 2002 aux larges des côtes gambiennes. Considéré comme la catastrophe maritime la plus mortelle de l’histoire, l’absence de mécanismes de secours avaient conduit au naufrage d’un millier de passagers restés coincés dans la coque du bateau.
Et les leçons ne semblent pas encore tirées pour ce pan dramatique de l’histoire du Sénégal qui rappellent des questions de gouvernance et de comportement individuel.