Le Cameroun s’apprête à vivre un grand événement politique. Au pouvoir depuis plus de 40 ans, le président Paul Biya, âgé de 92 ans, brigue un huitième mandat. À un mois pile de l’élection présidentielle, nous faisons le point sur les particularités de cette compétition électorale, les enjeux du vote et les profils des candidats en lice.
Contexte
Le 12 octobre 2025, plus de 8 millions d’électeurs camerounais sont appelés aux urnes pour élire leur président de la République pour les sept prochaines années. Cette élection présidentielle se déroule dans un contexte particulier. Le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, brigue un huitième mandat à 92 ans. Ce qui contraste avec le sort réservé à son principal opposant : la candidature de Maurice Kamto. Arrivé deuxième en 2018, sa participation à ces joutes électorales a été invalidée par ELECAM, l’organe officiel chargé de l’organisation du scrutin. Son dossier a ensuite été rejeté par le Conseil constitutionnel. Ces décisions jettent un discrédit sur ce scrutin, que beaucoup considèrent comme biaisé d’avance. Le samedi 26 juillet, le Conseil Électoral d’ELECAM a publié une liste de 13 candidats. Après un contentieux préélectoral, le Conseil constitutionnel en a finalement retenu 12.
Une seule femme en lice
Au départ, 83 candidatures ont été enregistrées auprès d’ELECAM, dépassant largement les 29 enregistrées en 2018, et ce malgré des barrières financières et réglementaires renforcées (dépôt d’une caution de 30 millions de francs CFA).
A l’arrivée, seules 12 ont été retenues. Parmi les candidatures retenues, on peut citer celles de Paul Biya, le président sortant ; Cabral Libii, député et figure montante de l’opposition ; Joshua Osih, candidat pour la deuxième fois ; Serge Espoir Matomba, jeune opposant, ou encore la candidature d’Hermine Patricia Tomaïno Ndam Njoya, unique femme en lice et héritière politique de l’ancien leader Adamou Ndam Njoya.
À l’issue de la phase de vérification des candidatures présélectionnées par ELECAM, le Conseil constitutionnel a finalement validé le dossier de douze des treize candidats, la candidature de Hilaire Marcaire Dzipan ayant été rejetée. Maurice Kamto, figure centrale de l’opposition, a vu sa candidature rejetée par ELECAM, une décision confirmée par le Conseil constitutionnel le 5 août 2025, déclenchant des tensions et des protestations de ses partisans.
Comment se déroule le scrutin ?
L’élection présidentielle au Cameroun se fait au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Le candidat arrivé en tête l’emporte, même avec une courte avance. Il n’y a donc aucune possibilité d’un second tour, ce qui pourrait permettre aux opposants de s’unir pour faire tomber le favori. En même temps, ce mode de scrutin favorise le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Mieux encore, la Constitution, modifiée en 2008, ne fixe aucune limite de mandats, ce qui permet au président sortant de se représenter indéfiniment.
Les résultats provisoires sont compilés par ELECAM puis transmis au Conseil constitutionnel qui proclame les résultats dans un délai maximum de quinze (15) jours à compter de la date de clôture du scrutin. Seuls les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel sont considérés comme définitifs et exécutoires.