Au moins 63 personnes, dont des civils et des soldats, ont été tuées vendredi soir lors d’une attaque djihadiste dans la ville de Darul Jamal, dans l’État de Borno, au nord-est du Nigeria, a annoncé samedi le gouverneur Babagana Umara Zulum.
Les assaillants, arrivés en nombre à moto, ont ouvert le feu sur la population et incendié plusieurs habitations dans cette localité frontalière du Cameroun, qui abrite une base militaire. « Cinq militaires figurent parmi les victimes », a précisé Babagana Umara Zulum, le gouverneur de l’Etat de Borno confirmant.
Des témoins au micro de l’AFP, rapportent des scènes de chaos. « Ils sont arrivés en criant et en tirant sur tout ce qui bouge », a raconté Malam Bukar, qui a fui avec sa famille. « Quand nous sommes revenus, il y avait des corps partout. »
La plupart des victimes étaient des familles récemment relogées depuis le camp de déplacés de Bama, fermé plus tôt cette année. « Le gouvernement nous avait dit qu’on serait en sécurité ici », a déploré Hajja Fati, qui a perdu son frère dans l’attaque.
Si l’intensité des violences a reculé depuis les affrontements les plus sanglants contre Boko Haram entre 2013 et 2015, la Province ouest-africaine de l’organisation de l’État islamique (ISWAP) et des factions de Boko Haram continuent de cibler civils et installations militaires dans l’État de Borno, épicentre d’une insurrection qui a fait depuis 2009 plus de 40 000 morts et 2 millions de déplacés.