Guinée : la restitution des corps facturée jusqu’à 2 millions de francs guinéens dans les morgues de Donka et d’Ignace-Deen

À Donka et Ignace-Deen, qui sont les plus grands hôpitaux du pays, tous deux situés à Conakry, la capitale, les morgues sont devenues un véritable business. Pour toute restitution de corps, la famille concernée se voit facturer jusqu’à 2 millions de francs guinéens (230 dollars américains), même si le défunt n’y a passé que quelques minutes. C’est le constat fait par l’un de nos reporters.

À Donka comme à Ignace-Deen, la mort est instantanée. De nombreux patients s’éteignent chaque jour dans ces deux hôpitaux après une courte ou longue période de soins, à des coûts exorbitants.

Leurs morgues sont l’autre calvaire pour les morts et leurs familles. Même pour un corps qui vient d’y être déposé, ou qui n’y est resté que quelques minutes, il faut débourser jusqu’à 2 millions de francs guinéens, voire plus, pour le récupérer. Le seul argument pour justifier cette exorbitance est que « ce sont les principes de la morgue ».

L’un de nos reporters a été témoin d’un cas à Donka. Un patient est décédé après plusieurs jours d’hospitalisation. Son oncle et le corps sont arrivés à la morgue en même temps.

L’oncle a tenté de récupérer le corps, mais son acte a rapidement tourné en dispute avec le gardien. Il s’est mis en colère lorsque celui-ci lui a annoncé le prix.

1 500 000 francs guinéens, c’est ce que le gardien avait demandé. L’oncle a jugé le prix « exorbitant » et « inacceptable ». Il a quitté la morgue sans le corps, répétant sans cesse : « Si tu veux, bouffe le corps ! ».

Ce sont deux autres membres de la famille qui étaient allés récupérer le corps un peu plus tard. Selon eux, ils avaient payé 1 000 000 de francs guinéens sur les 1 500 000 initialement demandés. Cette réduction a été acceptée après plusieurs minutes de négociations entre les deux parties.

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