Le nom de l’entreprise de construction routière Guicopress est de plus en plus cité parmi les causes du glissement de terrain survenu à Manéah la semaine dernière, qui a fait 19 morts et de nombreux blessés. Cette fois, c’est un ancien administrateur local de cette commune urbaine située en périphérie de Conakry, qui pointe du doigt ladite entreprise.
Joint par téléphone, notre interlocuteur s’est dit surpris que la catastrophe qui a frappé Manéah soit uniquement liée aux constructions anarchiques, alors qu’elle était prévisible depuis 2023.
« Guicopress a ouvert une carrière en 2023 pour les travaux de bitumage de la route Kagbelen-Kouriah. Nous voyions ses camions venir charger de la terre rouge et la transporter au chantier », se souvient-il.
À la fin de l’exploitation de la carrière, rien ne semble avoir été fait pour éviter qu’elle ne représente un danger pour les riverains.
« Lorsque l’entreprise a fini de prélever la quantité de terre nécessaire, ses camions ont cessé de fréquenter la carrière. La carrière est restée sans aucune disposition.Il était donc prévisible qu’elle provoquerait une catastrophe », explique-t-il.
Selon lui, Guicopress est en partie responsable du glissement de terrain qui a endeuillé Maneah. Nos tentatives d’en parler avec l’entreprise n’ont pas abouti.
La personne qui a répondu s’est contentée de nous hurler dessus, martelant que la presse « aime trop se mêler de ce qui ne la concerne pas ». Puis, elle a raccroché sans répondre à nos tentatives de rappel.
Le gouvernement n’a pas cité la carrière comme l’une des causecauses tragédie de Maneah. Il pointe plutôt du doigt des constructions anarchiques
Sur les lieux de la catastrophe, les recherches se poursuivent. Plusieurs personnes semblent encore coincées sous les décombres. Mais seuls 19 corps ont été retrouvés à ce jour.
