Le grand Magal de Touba au Sénégal : un pèlerinage spirituel, culturel et cultuel

Au Sénégal, est célébré ce mercredi 13 août le grand Magal de Touba, ville à 200 km à l’Est de Dakar. Il s’agit de ce pèlerinage institué par le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur de la confrérie mouride. Un grand rendez-vous spirituel qui commémore son départ en exil au Gabon. Retour sur un évènement spirituel qui draîne des millions de fidèles musulmans et non musulmans depuis son institution jusqu’à nos jours.

Touba la sainte refuse toujours du monde en ce jour et est le point de convergence de fidèles notamment de la communauté mouride. Le Magal perpétue le legs du fondateur du mouridisme, guide suprême de la confrérie qui l’a initié en 1921. Cette journée pleine de dévotion qui correspond au 18 Safar 1447H du calendrier hégirien est marquée par des prières, de reconnaissance, de louanges et de gratitude exclusivement dédiées au Seigneur.

Cet événement qui en est à sa 131ème édition cette année, attire des millions de croyants dans la capitale du mouridisme, cette cité religieuse créée en 1888 et aujourd’hui deuxième ville du Sénégal.

À l’occasion, Dakar et les autres régions du Sénégal se vident de leurs habitants qui convergent tous vers la ville sainte.

Mais le grand Magal, c’est aussi l’aspect festif en dehors des prières collectives, du recueillement ou des récitals de Coran. Ce n’est un secret de Polichinelle au Sénégal, la générosité des fidèles mourides qui ne lésinent pas sur les moyens lors de la célébration de cette journée spéciale. En effet, pour les adeptes de Khadimou Rassoul (serviteur du prophète), le fameux « berndé » prend tous son sens lors du Magal. Il s’agit de ces repas copieux gratuits servis de part et d’autre dans les concessions et qui fait le bonheur de ce monde venu répondre à l’appel de Cheikh Ahmadou Bamba.

Dans un autre registre, cette commémoration c’est aussi une élévation spirituelle et une récompense pour Cheikh Ahmadou Bamba face aux nombreuses épreuves subies. De son exil forcé en Mauritanie entre 1903 et 1907, des assignations à résidence surveillée dans le Djolof (1907-1912)et à Diourbel(1912-1927)cette date rappelle la montée en puissance du guide marquant le jour anniversaire de son départ en exil au Gabon.

Le magal, c’est aussi des manifestations culturelles portant sur la pensée, la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba, le soufisme et l’islam en général. Il réunit savants, artistes et disciples du monde entier. Ce qui en fait en plus de la spiritualité, un événement de haute portée internationale et une journée d’échanges économiques, culturels et cultuels.

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