Événements tragiques 2021-2024 au Sénégal : les victimes au bout de leurs peines?

Il aura fallu un peu plus de seize mois après l’accession du président Bassirou Diomaye Faye au pouvoir pour que des actes concrets soit posés en ce qui concerne les événements tragiques qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2024. Le ministre de la justice vient de lancer l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Faire la lumière sur cette affaire dont bien de familles portent encore des stigmates, faisait partie d’une des demandes formulées à l’endroit du duo Diomaye-Sonko et qui avait porté le tandem au pouvoir à l’élection présidentielle de mars 2024. 80 personnes ont perdu la vie lors de ces manifestations qualifiées de violences politiques selon un décompte officiel. Pour avoir prêté allégeance à l’opposant d’alors Ousmane Sonko, manifesté son désaccord pour un troisième mandat du président Macky Sall ou quand celui-ci a décidé du report de l’élection présidentielle, des citoyens ont été tués par balles. D’autres affirment avoir subi des traitements inhumains comme des actes de torture.

Lors de l’installation du Conseil national du parti Pastef le 10 juillet dernier, le premier ministre Ousmane Sonko avait une fois de plus formulé pour ne pas dire exigé l’urgence de rendre justice pour ces nombreux sénégalais décédés sur le champ de bataille. Alors ce pas franchi par le garde des sceaux Ousmane Diagne serait ce une réponse à cette demande ?
Des sources du quotidien d’information L’Observateur dans sa parution de ce lundi 28 juillet informe que le ministre de la justice a saisi le procureur général Ibrahima Ndoye chargé désormais de diligenter les investigations.

 

Et pourtant une initiative dans ce cadre a été menée. Il s’agit de la loi interprétative portée par le député Amadou Ba, membre du Pastef mais rejetée par le Conseil constitutionnel pour inconstitutionnalité. Cette loi visait à clarifier le flou juridique entourant la loi d’amnistie votée par le président Macky Sall à quelques semaines de sa fin de mandat. Celle-ci visait à effacer les infractions criminelles ou correctionnelles liées aux manifestations ou ayant des motivations politiques survenues entre 2021 et février 2024.

La machine est dès lors mise en branle avec cette traque enclenchée et qui vise des pontes de l’ancien régime accusés d’être des auteurs d’actes de torture alors que beaucoup d’entre eux crient à des règlements de compte. Pour cela, un travail minutieux a été mis en amont afin de lever les zones d’ombre. Aussi l’enquête vise les crimes de sang: meurtres, assassinats, actes de torture, voire crimes contre l’humanité.

Pour l’heure, cette décision constitue un soulagement du côté des victimes ou de leurs familles qui espèrent que justice soit rendue. Les premières convocations se profilent à l’horizon et devraient démarrer dès la semaine prochaine selon des proches du dossier. Il s’agira de recueillir des témoignages pour ces derniers regroupés en collectif des victimes de cette page sombre de l’histoire politique du pays.

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