« Il n’y a pas de paix sans vivre-ensemble », dit Père Nathanaël SOHEDE

"Il n'y a pas de paix sans vivre-ensemble", dit Père Nathanaël SOHEDE

C’est un secret de polichinelle. Le Bénin est cité en exemple au plan africain et mondial comme une nation modèle où le moteur de la démocratie tourne à plein temps, dans la bonne direction. Cela dit, les élections s’organisent dans la plus grande transparence possible dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest. Il est attendu en 2026 au Bénin, les élections générales, une première dans l’histoire de cette Nation.

Vivre ensemble en paix, c’est accepter les différences, être à l’écoute, faire preuve d’estime, de respect et de reconnaissance envers autrui et vivre dans un esprit de paix et d’harmonie. En effet, la tolérance est une vertu qui rend la paix possible. Mais, sur le terrain politique, chacun se retrouvant dans son marigot, prêche la plupart du temps pour sa paroisse, arguments à l’appui notamment l’approche des échéances électorales. Au Bénin, les réflexions se mènent déjà au niveau des Etats-majors des partis politiques légalement constitués selon un agenda précis qui répond au contenu du système partisan en vigueur. Au-delà de tout, l’un des enjeux évidents reste la préservation par chaque citoyen quel que soit son obédience religieuse et politique, de la paix et de la cohésion sociale.

‘’Le vivre-ensemble : Quels ingrédients à sa culture pérenne en période pré-électorale ?’’, c’est autour de la thématique que le média béninois Radio Sêdohoun a convié ce samedi 05 juillet 2025 au travers de son programme hebdomadaire ‘’Sans Détour’’, l’Aumônier National des Cadres et Personnalités politiques du Bénin, Père Nathanaël SOHEDE. Dans un développement détaillé, le responsable religieux a d’abord fait savoir que « le vivre-ensemble ne dit que ce que nous sommes. Nous vivons avec un environnement que nous devons créer. Nous ne pouvons pas aller à ses élections sans perdre de vue ce que nous sommes toujours et qui nous est tous cher, citoyens comme dirigeants. Nous sommes tous des béninois et béninoises. Nous sommes d’abord comme le dit notre devise, des frères et des sœurs. Que ce soit ça qui prévale. Si on a ça à cœur, on ne peut pas vouloir que son frère soit dans une situation d’inégalité, dans une situation de privilège qui n’est pas partagée, d’inégalité qui n’est pas le sort de tous. Mon rêve, c’est que le socle de notre Nation, la fraternité prévale ces temps-ci… »

A l’en croire, « il n’y a pas de paix sans vivre-ensemble. La paix demande que plusieurs éléments discordants ou différents puissent harmonisés dans un conflit mais qui permettent de gérer des situations pour que le bien puisse émerger. Donc, nous ne pouvons pas parler de paix sans le vivre-ensemble. Et, c’est pourquoi quand on veut la paix, on rassemble toutes les parties qui sont ensemble, qui sont en conflit pour qu’elles s’écoutent, pour qu’elles sachent ce qui est capital. C’est qu’il n’y a pas de vie humaine sans des moments de difficultés. On accepte pour la paix et le vivre-ensemble de nous convertir… »

« La tolérance, ce n’est pas le laissez-faire à tous points de vue. Nous devons savoir que nous sommes tous limités. Nous devons tolérer et accepter que l’autre ait des limites. La tolérance demande que les citoyens comme les dirigeants à un moment donné acceptent qu’il y ait des limites dans leurs comportements, acceptent qu’il y ait des faiblesses dans leurs vies, et autant chez les autres et du coup alors, le vivre-ensemble permet de tout accepter et voir ensemble comment faire pour que nous puissions malgré tout, continuer de vivre ensemble. C’est là que la paix nous oblige à la réconciliation. »

Dans le cadre des échéances électorales de 2026, le Père Nathanaël SOHEDE invite les forces politiques en présence ou non à mieux se préparer. « Les évêques viennent de nous dire dans leur communiqué final. Nous devons éviter des manipulations. Est-ce que nous savons que le vivre-ensemble ne peut pas être vrai si nous ne sommes pas des gens responsables ? » Le responsable religieux revient sur le colloque de l’église catholique du 19 mai 2023 tenu sur le vivre-ensemble et les grandes conclusions de la déclaration à l’issue desdites assises. Il rappelle de ce fait que le vivre-ensemble est bâti sur les fondamentaux de la conférence nationale des forces vives de la Nation de 1990, un événement historique qui a rehaussé l’image du Bénin dans le monde entier. « Au fond, pour le vivre-ensemble au Bénin, je peux dire que nous avons créé une tradition qui montre que, aucun problème n’est irrésoluble au Bénin. On peut régler tous nos problèmes nationaux… »

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La paix, un comportement !

En appelant toutes les couches socio-professionnelles à jouer sans relâche leur partition pour favoriser une paix durable, l’Aumônier National des Cadres et Personnalités politiques du Bénin précise que chaque citoyen doit créer des conditions de confiance. Pour lui, les homélies au niveau de l’église catholique lors des eucharisties, contribuent déjà au vivre-ensemble. Toutefois, les propos des uns envers les autres doivent être bien mesurés et contrôlés pour ne pas créer de situations dommageables. Du côté des partis politiques légalement constitués, le Père Nathanaël SOHEDE les invite à penser à l’essentiel à savoir, la proposition de projets pertinents aux populations. « On attend donc des partis, de voir ce qu’ils peuvent faire pour améliorer ce qui est fait de bien, améliorer ce qui est fait, en moins bien. »

Cela dit, il est indispensable d’exprimer le désir profond de vivre et d’agir ensemble, unis dans la différence et dans la diversité, en vue de bâtir un monde viable reposant sur la paix, la solidarité et l’harmonie. Cela correspond bien à un idéal social et politique, le tout sous le sceau de l’engagement individuel. Il faudra aussi dans ce sens être à tous points de vue, des relais des informations privilégiant l’union et la solidarité ; travailler à une Nation pacifique pour que la paix se répande parmi le peuple.

Tout ceci inclut sans aucun doute, le respect de la vie, des droits de l’homme et des libertés fondamentales, la promotion et le renforcement d’une culture de la non-violence par l’éducation, le dialogue et la coopération ; l’engagement en faveur d’un règlement pacifique des conflits et l’adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, du pluralisme, de la diversité culturelle, du dialogue et de la compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations.

En somme, les idées de paix et de sa culture doivent être cultivées dans l’esprit des communautés béninoises, fait remarquer l’Aumônier National des Cadres et Personnalités politiques du Bénin Père Nathanaël SOHEDE qui reconnait que les dirigeants sont dans la dynamique de lutte pour la paix, à l’image de l’église très engagée pour cette cause.

Sidoine AHONONGA

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