Le gouvernement tente de juguler le phénomène qui menace d’hypothéquer le « vivre ensemble » dans ce pays qui sort justement d’une transition politique mouvementée après la mort au front, en avril 2021, du maréchal président Idriss Déby Itno.
Le nouveau paysage politique dans ce vaste pays sahélien de l’Afrique centrale se compose d’une myriade de « forces politiques » plus ou moins représentatives, dont une poignée seulement sont à l’Assemblée nationale, au Sénat et au gouvernement, au « bon vouloir », selon les détracteurs du régime, du Mouvement patriotique du salut (MPS) ultra-majoritaire.
De passage en Europe, l’un des protagonistes de la « Coalition », Célestin Topona Mocnga, le 1er vice-président chargé de la communication de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), le parti dirigé par l’ancien opposant irréductible Saleh Kebzabo (un des anciens Premiers ministres de la Transition et actuellement Médiateur de la République) se confie à Lesnouvellesdafrique.info. Célestin Topona Mocnga lève un coin du voile sur le « retour à l’ordre constitutionnel ».
Lesnouvellesdafrique.info : Mi-mai, de violents affrontements ont fait une quarantaine de morts (essentiellement des Peuls) dans le village de Mandakao, dans la province du Logone occidental (dans le sud du Tchad). Selon une source judiciaire, « deux ferricks », des campements nomades, et près de 80 cases ont été incendiés. Comment expliquez-vous ces actes de violence ?
Célestin Topona Mocnga : Cette barbarie a plongé tout le pays dans l’exaspération. Je crois que l’État tchadien doit engager de gros moyens pour mettre fin à ce cycle de violences. Tantôt ce sont des affrontements intercommunautaires qui opposent des populations qui vivaient naguère en très bonne entente, tantôt – et c’est le plus récurrent – ce sont des confrontations entre éleveurs et agriculteurs. Il y a aussi les actions néfastes des bandits de grand chemin qui attaquent les citoyens dans les marchés hebdomadaires de brousse pour arracher leurs marchandises et, plus inquiétant encore, l’enlèvement contre rançon de personnes, y compris des mineurs, par ces brigands, notamment dans la région du Mayo-Kebbi ouest.
Le Gouvernement, qui est ainsi sur tous les fronts, devra tout faire pour arrêter ces phénomènes qui assurément plongeront le Tchad dans un climat social invivable s’ils ne sont pas endigués.
La colère du président de la République, le maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, il y a quelques jours, devant les membres du Conseil national de sécurité est d’autant plus appréciée par les citoyens qu’il faut que les responsables de la sécurité s’investissent véritablement pour venir à bout de ce traquenard qui a piégé les Tchadiens.
Mon parti s’était du reste déjà prononcé, non pas en position incantatoire, mais en faisant des propositions pour que les autorités nationales tapent du poing sur la table pour, à défaut de l’éradiquer totalement, au moins réduire considérablement cette insécurité qui s’achemine vers la chronicité.
L’insécurité dans un pays, c’est comme une épidémie qui tue les êtres humains en masse. Dans de telles conditions, on ne parlera jamais de développement quelconque du pays.
Les causes profondes de ces intolérances sociales sont plus ou moins connues. On en a débattu longuement lors du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) de 2022. Il faut que le Gouvernement applique avec sévérité les résolutions qui ont été prises à ce sujet. Il faut sévir contre les auteurs des incitations à la haine, et la justice tchadienne devrait faire son travail s’il est prouvé que les responsables de cette situation déplorable sont retrouvés formellement.
Lesnouvellesdafrique.info : Dans le cadre du drame survenu à Mandakao, l’ancien Premier ministre tchadien, Succès Masra, a été arrêté le 16 mai et est poursuivi par la justice pour “incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées”. Il est également accusé de « complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures ». Quelle est votre réaction ?
Célestin Topona Mocnga : En tant que responsable d’un parti politique, je ne peux me réjouir de l’incarcération d’un homme ou d’une femme politique. Comme je l’ai annoncé plus haut, seule la justice du pays doit débrouiller le cas. Il faut donc la laisser faire son travail. L’UNDR a œuvré et œuvrera toujours à ce que le climat sociopolitique soit serein et que la démocratie au Tchad puisse poursuivre son bonhomme de chemin. Je ne doute pas qu’une issue pourrait être trouvée à cette pénible affaire qui risque d’être instrumentalisée en dehors de toute approche judiciaire et cela serait dommage pour le climat sociopolitique qui s’est pourtant substantiellement amélioré. Il faut absolument laisser la justice se déployer, sans interférer.
Lesnouvellesdafrique.info : Le parti Les Transformateurs de Succès Masra crie pourtant à la politisation de cette affaire dans l’optique de « tuer » politiquement son leader. Qu’en pensez-vous ?
Célestin Topona Mocnga : C’est ce à quoi je faisais allusion. Même dans des moments difficiles, on trouve toujours des courants qui alimentent la contradiction. Je ne pense pas que le Gouvernement – que certains accusent de façon hâtive – ait un intérêt quelconque à politiser cette malheureuse situation. Il faut laisser se vérifier le principe de séparation de l’exécutif et du judiciaire. On ne peut vouloir une chose et son contraire, sinon pourquoi exiger l’indépendance de la justice ?
Que le leader du parti Les Transformateurs, l’ancien premier ministre Succès Masra, sorte de prison, l’UNDR ne peut que le souhaiter.
Lesnouvellesdafrique.info : Des affrontements meurtriers sont une nouvelle fois survenus entre le 10 et le 14 juin, dans le canton Molou du département d’Assounga, dans la province du Ouaddaï (est du Tchad). Ces affrontements ont fait 20 morts et 16 blessés. Comment expliquez-vous la récurrence de ces drames au Tchad ? Et comment y remédier ?
Célestin Topona Mocnga : Je crois une fois de plus que la balle est dans le camp des pouvoirs publics. Les actions régaliennes de la République doivent être appliquées pour anéantir le mal, puisque, je vous l’ai dit, les diagnostics ont été posés, dont le plus récent a occasionné pendant des journées entières les participants au Dialogue national inclusif et souverain qui ont dit, toutes tendances confondues, ce qu’ils pensaient du bien-vivre ensemble au Tchad. Des propositions ont été faites à ce sujet. Il faut simplement les mettre en œuvre, c’est une question existentielle pour le pays.
Lesnouvellesdafrique.info : Lors des dernières élections législatives de décembre 2024, l’UNDR, votre parti, n’a obtenu que 8 députés et aucun sénateur (même si le parti a obtenu deux sénateurs par décret présidentiel). Est-ce que ce n’est pas un recul ?
Célestin Topona Mocnga : Nous avons un groupe parlementaire de 8 députés à l’Assemblée nationale et deux sénatrices nommées sur le quota du président de la République, comme le stipule notre constitution. L’UNDR est un vieux parti qui sait mesurer le pool de la situation politique. C’est vrai que nous souhaitions plus que ça, à l’issue des élections auxquelles vous faites allusion.
Mais les contingences diverses nous ont conduits, après examen de nos résultats pendant cette période qui clôture la fin des institutions transitoires, d’en prendre acte. Car ce qui nous commande, c’est la stabilité retrouvée dans l’arène politique. Et la Transition politique, malgré les écueils rencontrés, s’est bien achevée et le Tchad est maintenant sur les rails du retour à l’ordre constitutionnel. L’UNDR se réjouit de sa participation marquée à ce processus et souhaite à présent que l’on avance dans l’amélioration progressive des élections.
Nul doute qu’à la prochaine échéance nous améliorerons notre score actuel. Nous n’avons aucune fixation particulière sur ce qui s’est passé puisque, en fin de compte, le Tchad n’a pas basculé comme l’avaient prédit les cassandres dans le chaos.
Lesnouvellesdafrique.info : Le 7e Congrès de votre formation politique prévu fin mai a été reporté sine die. Quelles sont les raisons de ce report ?
Célestin Topona Mocnga : Le 7e Congrès ordinaire de l’UNDR n’a pas été reporté sine die. Le mois de septembre prochain a été choisi pour les assises suprêmes du parti. La commission préparatoire que j’ai l’honneur de diriger s’est investie dans les dossiers à examiner par le Congrès. Pour des raisons pratiques, elle a proposé un léger report, et ce, après consultation de ses structures de base, d’ailleurs même à la demande pressante de ces dernières.
Au demeurant, ce n’est pas la première fois qu’une organisation quelconque reporte ses assises.
Même des conférences internationales sont renvoyées par rapport aux dates initiales. Non, je rassure tout le monde : les statuts et le règlement intérieur de l’UNDR sont assez clairs et ils seront respectés. La seule remarque que je voudrais faire est celle de savoir l’effervescence bizarre qui s’était emparée de certaines officines qui semblaient plus intéressées par le Congrès que les militants du parti eux-mêmes. En quoi les problèmes de l’UNDR, qui existent comme dans n’importe quel parti, intéressent-ils au premier chef ceux qui ne sont en rien concernés ?
Je confirme donc que c’est pour des raisons d’ordre organisationnel que j’ai annoncé le décalage pour le mois de septembre de nos assises statutaires. Tant pis pour ceux qui se perdent en conjectures ! En souhaitant même l’apocalypse pour ce parti qui les empêche de dormir, mais qui reste là, imperturbable sur l’échiquier politique du Tchad.
Lesnouvellesdafrique.info : Après la dissolution, en mai, du Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP), un décret signé par le président de la République a mis en place, le 2 juin 2025, le Cadre permanent de dialogue politique (CPDP). Quelle est sa pertinence ?
Célestin Topona Mocnga : J’ai personnellement pris part à toutes les tractations ayant conduit au Cadre permanent de dialogue politique (CPDP), nouvelle appellation de la nouvelle structure politique. La pertinence de cet organe est évidente. C’est la suite logique du gain obtenu par la réussite des joutes politiques pendant et après la Transition.
Le chantier du développement économique, social et politique du Tchad est immense. Il vient de démarrer et, pour le réussir, il faut que les acteurs politiques poursuivent les discussions sur les grandes thématiques de ce chantier. Ce qui n’avait pas bien fonctionné, pendant le Cadre national de concertation des partis politiques (CNCP), doit être corrigé pour que des propositions objectives soient adressées au pouvoir pour atteindre les objectifs fixés pour la refondation du Tchad.
Le tout sous l’éclairage des décisions du Dialogue national inclusif et souverain. Le garant du CPDP étant le chef de l’État lui-même, je pense qu’il atteindra son but. J’ai grand espoir que les choses iront dans le bon sens, la preuve de la maturité de la classe politique.
Lesnouvellesdafrique.info : L’UNDR a-t-elle choisi son camp, entre la majorité présidentielle et l’opposition ?
Célestin Topona Mocnga : On ne devrait pas parler de camp à choisir dans un concept d’affrontements stériles. L’UNDR est impliquée dans toutes les institutions, depuis la Transition, et évolue avec des partenaires qui ont chacun leur ligne politique. Nous sommes dans une logique prise dès 2021 et estimons que, sauf accident de parcours, les forces politiques légales ont la responsabilité de relever le pays en dépit de l’orientation politique de chacun.
Bien sûr, le champ politique est maintenant clarifié, avec la mise en place du Sénat et de l’Assemblée nationale. Il existe bien une majorité composée de partis politiques partenaires représentés ou non au Parlement, qui soutient le président élu de la Ve République. Elle a le devoir de l’aider à concrétiser son programme politique sur la base duquel les Tchadiens lui ont donné leurs voix. L’UNDR joue sa partition dans ce nouveau contexte. Oui, si c’est cela, le camp dont vous parlez, nous nous reconnaissons de cette majorité.
De l’autre côté, bien sûr, les partis politiques qui se réclament de l’opposition démocratique vont probablement aussi se regrouper autour de leur chef de file, conformément au statut de celui-ci, précisé par un texte législatif (l’ordonnance no 40/PR/2018 du 30 août 2018 portant statut de l’opposition démocratique).
Après 25 ans d’opposition pure et dure, l’UNDR opte pour la gestion commune du pays avec les autres forces politiques et sociales. Comme le Tchad et sa classe politique sont complexes, il semble qu’une frange des partis d’opposition voudrait ne pas se faire reconnaître dans ce schéma et contesterait la notion même de chef de file de l’opposition. La démocratie, c’est aussi et peut-être ça et nous verrons comment évoluera la situation.
Je vous rappelle que l’UNDR était déjà chef de file de l’opposition, même si le président Saleh Kebzabo n’avait pas pu bénéficier de l’application effective de son statut. Il avait malgré tout joué son rôle avec, derrière lui, toute la machine du parti qu’il dirige. Aucun observateur de bonne foi ne peut nier cette réalité. Tout ce que nous souhaitons, et ce pour quoi nous nous battons depuis plus de trois décennies, c’est que le Tchad soit bien géré, que le népotisme et autres tares de prévarication prennent fin.
Lesnouvellesdafrique.info : Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), devenue confédération, continuent de faire bande à part. Pendant ce temps, la situation sécuritaire dans ces pays continue de se dégrader. Quelle est votre réaction ?
Célestin Topona Mocnga : Vous savez, l’UNDR, depuis 2012, évolue sur le plan africain et international dans un contexte de partenariat politique dynamique avec les organisations dont elle partage les conceptions. Il ne saurait en être autrement si on veut animer un parti politique digne de ce nom.
Les expériences doivent se partager et la notion de vivre en vase clos est très réductrice. C’est pourquoi nous nous sommes ouverts au monde pour une réelle résilience, parce que nous sommes éclairés par ce qui se passe dans d’autres pays. Ce qui se passe dans le Sahel est très préoccupant. Le Tchad fait partie intégrante du Sahel. Il vit les affres environnementales, climatiques… surtout en ce qui concerne la sécurité de cette vaste bande de l’Afrique.
On pensait que l’avènement de la démocratie en Afrique dans les années 1990 allait permettre au continent de baigner dans cette douce atmosphère démocratique. Après quelques apparences, les citoyens de ce pan important du continent noir ont vite déchanté.
La démocratie s’est mise à vriller. Prenons l’exemple de notre pays, le Tchad. Des évolutions en dents de scie sont observées çà et là en Afrique, où des élections plus ou moins acceptables sont organisées. Malheureusement, la situation s’est détériorée finalement dans beaucoup de pays et l’hydre des coups d’État militaires a repris le contrôle de la situation de bien des États africains, en particulier ceux du Sahel. Aujourd’hui, le Mali, le Burkina Faso et le Niger voisin ont quitté la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour créer l’Alliance des États du Sahel.
Sans s’ingérer dans les affaires intérieures de ces pays, l’UNDR estime que la division au sein des entités censées rassembler les Africains pour leur développement est contre-productive face, aujourd’hui, à l’intensification de l’insécurité provoquée en grande partie par le terrorisme international. Les armées classiques de ces pays peinent à juguler le fléau dont les tentacules sont difficiles à identifier. Nous ne sommes pas prêts à encourager la division de l’Afrique. Notre engagement idéologique dans l’Internationale socialiste nous l’interdit, même si nous respectons la souveraineté de tous les pays.
Et puis, la tournure que prennent les événements dans ces pays, tel que nous le montre l’actualité, est très inquiétante parce que la démocratie a brusquement disparu là-bas. Pourtant, ils étaient cités en exemple quant à la maturité politique de leurs dirigeants et peuples. Après des années d’euphorie démocratique, voilà qu’à la stupeur des démocrates que nous sommes, les trois pays aujourd’hui membres de l’AES sont dirigés par des militaires, suite à leurs coups de force.
Les partis politiques et les associations de la société civile sont dissous ou suspendus, la liberté d’opinion et de presse est sujette à caution. Beaucoup d’hommes politiques, des journalistes, des activistes de la société civile, des intellectuels qui ne partagent pas ce retour à la pensée unique sont contraints à fuir leur pays. Non. C’est un environnement que nous n’apprécions pas, à l’UNDR. Il y a aussi ce qui se passe en Guinée qui nous inquiète. On se demande où va l’Afrique.
Lesnouvellesdafrique.info : Récemment, au cours d’une interview, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Gassim Cherif Mahamat a déclaré ceci : « Je pense que ce serait une bonne chose que le Tchad rejoigne l’Alliance des États du Sahel ». Êtes-vous du même avis ?
Célestin Topona Mocnga : L’UNDR s’est immédiatement exprimée dans un communiqué de presse sur cette déclaration. Le Tchad vient de loin, avons-nous coutume de dire. Nous n’avons pas, je crois, le droit de jouer encore avec le feu qui nous a brûlés et dont nous continuons à inonder abondamment d’eau les cendres, pour être sûrs que l’incendie ne va pas reprendre.
L’officiel tchadien a heureusement précisé qu’il parlait ainsi en son nom propre. Mais c’est qui est troublant et qui a motivé deux réunions extraordinaires de notre bureau exécutif sur la question est qu’à notre connaissance en tant que partie prenante des institutions du pays, aucun débat politique n’a eu lieu sur le sujet, jusqu’à cette interview que je vous accorde. Qu’en pense l’opinion tchadienne ?
C’est pourquoi l’UNDR ne partage pas cette option, car la situation au Tchad n’a rien à voir avec ce qui se passe dans ces pays vu le chemin courageux et difficile qu’il a traversé. Un débat intellectuel-populiste est en train de traverser l’Afrique noire francophone au sujet de la souveraineté, relayée surtout sur les réseaux sociaux.
Voilà qui semble avoir contaminé certains Tchadiens qui s’arriment aux « souverainistes ou panafricanistes africains ». Comme exercice de réflexion intellectuelle, nous n’avons rien à redire. Nous-mêmes ne sommes guère d’accord avec le suprémacisme des anciens pays colonisateurs qui ont tout fait pour tirer vers le bas nos pays, après les indépendances théoriques qu’ils nous ont octroyées. Mais, sur le plan politique, c’est périlleux pour notre pays qui fait face, ne l’oublions pas, à ses terroristes dans le bassin conventionnel du lac Tchad.
On se souvient de la grande bataille que nos forces armées ont engagée il y a deux ans contre les terroristes de la secte islamiste Boko-Haram dans la province du Lac, bataille conduite par le président Mahamat Idriss Déby Itno en personne, qui a fait de nombreux dégâts humains et matériels. Un virage politique aussi important ne peut se faire sans le recueil des avis de la diversité socio-politique et culturelle du Tchad.
Lesnouvellesdafrique.info : Dans la nuit du 12 au 13 juin 2025, Israël a lancé une série de frappes sur l’Iran, ciblant de hauts responsables du régime et des sites nucléaires. Téhéran a répliqué par des envois de missiles vers Tel-Aviv et d’autres villes de l’État hébreu. Un cessez-le-feu a été annoncé le 24 juin par Donald Trump, au lendemain de bombardements américains. Quel est votre regard ?
Célestin Topona Mocnga : Heureusement que cette drôle de guerre a pris fin, du moins, je le souhaite, après 12 jours de bombardement par missiles balistiques iraniens interposés et largage de bombes de divers calibres de l’aviation israélienne et américaine. L’UNDR, dans son programme politique, est très claire : il faut régler tous les problèmes entre nations par la négociation. La diplomatie devra concourir à canaliser les crises au Moyen et Proche-Orient.
La situation actuellement dans la bande de Gaza entre Israël et les Palestiniens est un scandale et il faut trouver une solution afin que les massacres des Palestiniens par l’armée israélienne cessent immédiatement et que les pourparlers sur le plan international s’enchaînent pour la création d’un État palestinien à côté de l’État hébreu. Les deux pays devront vivre sur la base d’un accord commun de cohabitation pacifique dont les bases sont d’ailleurs bien définies par l’ONU depuis plusieurs années.
L’idée prêtée à l’Iran de rayer Israël de la mappemonde doit aussi être abandonnée. N’oublions pas que les pays occidentaux et arabes soupçonnent l’Iran d’enrichir de l’uranium à plus de 30 % pour fabriquer une bombe atomique.
Ismael Fadiga