La sexualité s’exprime par des comportements variés, des états émotionnels et un ensemble de normes et valeurs. Elle est régulée par des normes et valeurs qui indiquent ce qui est obligatoire, valorisé, anormal ou interdit.
La sexualité humaine est caractérisée par une évolution et un changement permanent, en fonction des régions du monde, des cultures et de l’histoire. Elle englobe plusieurs phénomènes dont celui lié à la santé sexuelle et reproductive. Il est alors essentiel de comprendre que la sexualité est unique à chaque individu et qu’elle évolue tout au long de la vie. Ce qui est fondamental, c’est de l’explorer. Au niveau de chaque Etat, des efforts sont faits. Le Bénin s’est de son côté, engagé à tenir au respect les conventions et accords. Il a pris des initiatives dans ce sens, ceci pour limiter les dégâts et faire arrêter la saignée. Mais, quelles sont les avancées majeures notées sous nos cieux ? A cet effet, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun reçoit dans le Grand Direct (11H45 GMT) de ce vendredi 27 juin 2025, le médecin de santé publique, spécialiste des questions de Droits en Santé Sexuels et Reproductive, coordonnateur de Projets au niveau du Collège National des Gynécologues-Obstétriciens du Bénin (CNGOB) Dr Raphaël TOTOGNON. Dans ses explications, l’acteur de la santé a indiqué que la santé sexuelle et reproductive est devenue une question préoccupante dans le monde entier aujourd’hui parce que le développement durable repose sur une meilleure santé sexuelle et reproductive de tous les individus de la planète.
« Nous devons ‘’détabouniser’’ les questions liées à la santé sexuelle et reproductive parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans un monde globalisant où ce que nous cherchons à cacher aux enfants, aux époux, les gens peuvent accéder à la nouvelle technologie de l’information et de la communication et tout découvrir. Donc, aujourd’hui, il n’est plus question de faire des questions touchant à la sexualité et à la santé reproductive, des questions taboues… », dit-il.
« Au Bénin, nous avons des instruments juridiques qui parlent de la question. Le premier instrument juridique qui parle de la question, en dehors du secteur de la santé globalement, c’est un dispositif législatif, la loi 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin. C’est une loi qui a vingt articles ; une loi qui définit en son article 10, les devoirs et responsabilités… » Selon lui, « …tout le monde est impliqué et doit veiller à la pleine jouissance de ses droits tant le gouvernement, les groupements communautaires, les collectivités locales et les personnes morales qui sont aujourd’hui les gardiens du temple, détenteurs d’enjeu… »
« Aujourd’hui, nous devons pouvoir concilier les exigences de la culture, de la tradition avec les exigences du temps moderne. Tant, il est vrai, il y a des choses à sauvegarder, tant il est vrai, il y a des choses à reconsidérer, pas à remettre en cause. C’est pour quoi la loi depuis 2003 a donné une bonne place aux personnes morales par le biais de leurs représentants. Donc, tout le monde est impliqué, responsabilisé pour une pleine jouissance de chaque individu à ses droits sexuels et reproductifs, socle du développement durable. Nous devons féliciter la volonté politique de notre pays parce que notre pays s’est doté des instruments juridiques qui normalement, devraient permettre à chaque individu de jouir pleinement de ses droits sexuels et reproductifs. Il y a un adage courant qui dit que nul n’est censé ignorer la loi et nul n’est au-dessus de la loi. Notre pays le Bénin fait partie du concert des Nations en tant que tel, est tenu par des engagements internationaux, régionaux, africains et engagements nationaux. Aujourd’hui, on comprend que pour le développement d’un pays, il faut forcément le développement de la famille… »
Le médecin de santé publique, spécialiste des questions de Droits en Santé Sexuels et Reproductive, coordonnateur de Projets au niveau du Collège National des Gynécologues-Obstétriciens du Bénin (CNGOB) Dr Raphaël TOTOGNON explique que « …pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle dans un pays, il faut agir sur trois résultats transformateurs à savoir zéro décès maternel et vital, zéro besoin non couvert en planification familiale et zéro violence basée sur le genre. La constitution du Bénin que ce soit dans la loi du 11 décembre 1990 modifiée par la loi 2019-40 du 7 novembre 2019, n’a pas changé les articles que je veux citer : l’article 7 de la constitution qui dispose que les droits et devoirs proclamés et garantis à la charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’Union Africaine et ratifiés par notre pays font partie intégrante de notre constitution. Notre pays a ratifié le protocole de Maputo. L’article 12 alinéa 2 du protocole de Maputo demande aux Etats de prendre des mesures spécifiques pour protéger les droits en santé sexuelle et reproductive des femmes particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé. Si notre pays est allé vers une loi progressiste qui augmente les conditions d’accès des filles et femmes aux services d’avortement sécurisé, c’est lié à ces engagements au niveau international mais aussi au niveau africain. L’article 8 de la constitution dispose que la vie humaine est sacrée et inviolable et l’article 9 enchaine pour dire que l’Etat assure à chaque individu son développement et son plein épanouissement dans les dimensions matérielle, temporelle, spirituelle et morale. L’article 23 de la constitution parle d’égalité des sexes… »
«Les familles doivent pouvoir promouvoir le dialogue parents-enfants, enlever les tabous sur les questions de la sexualité. L’éducation sexuelle et reproductive doit commencer depuis la maison avant de venir même à l’école. Si nous renforçons la confiance de nos enfants et que nous les éduquions proprement à une sexualité responsable par rapport au développement de leurs organes reproductifs, ils vont forcément avoir confiance aux parents, se confier à eux, bénéficier de leurs conseils pour ne pas pour ne pas aller à la sexualité précoce, source des complications que nous craignons. » Un appel à tous pour une veille citoyenne et permanente.
Sidoine AHONONGA