Au-delà de la vulgarisation artistique, la galerie Villa Ndar mise dorénavant dans l’accompagnement à la création des artistes, une manière de mieux répondre à la demande de la population locale. Et pour sa réhabilitation ce samedi 31 mai à Saint-Louis au Sénégal, la tête d’affiche a porté sur l’exposition de deux jeunes artistes, une franco-marocaine en fin de résidence et un sénégalais originaire de la ville historique.
Ce duo qui a partagé une même vision sur des thématiques communes ont voulu à travers Ellëg (le futur en wolof) partagé une projection futuriste puisée dans l’héritage du passé. Il est né par un pur hasard pour le photographe Noreyni Seck qui a collaboré avec Anaël Alaoui-Fdili sur le projet du film. Puisqu’à la base la franco-marocaine était venue à Saint-Louis pour un court-métrage, à la résidence Villa Ndar.
Il ajoute que le commissaire de l’exposition Victor Faye a vu judicieux la possibilité d’une association au-delà du film pour les jeunes artistes, ce qui a porté les fruits de cette collaboration.
Pluridisciplinaire, Anaël allie à la fois une vision ancrée dans la mémoire collective, la vision et le lien humanitaire. Avec des œuvres sonores et visuelles, la créatrice mise beaucoup sur le numérique. Entre ce dernier et la franco-marocaine, il s’agit d’une longue histoire qui date depuis l’enfance se souvient t’elle. Celle-ci rappelle l’importance pour elle de valoriser les nouvelles technologies qui sonnent comme un patrimoine. Mais aussi celle de remettre en valeur le low tech pour le continent qui tire peu profit du numérique. Pour l’artiste, ses œuvres lui permettent de parler en même temps sur plusieurs échelles d’afro-futurisme à travers les outils numériques dont elle se sert.
Sur le choix porté sur Anael et Noreyni, le commissaire de l’exposition, avoue avoir misé sur cette jeunesse fraîche, prêtre à construire un futur ambitieux et optimiste. Naturellement avec cette envie de se projeter dans le futur, les deux artistes se sont donné les moyens de réaliser cette projection, une rencontre entre deux imaginaires qui s’enrichissent et qui font émerger un troisième imaginaire ont été une des principales raisons ajoute Victor Faye.
L’artiste Noreyni définit ce mélange comme une recherche de la relation humaine, Il souligne l’importance de ce côté humaniste qu’ils ont tenté de traduire. Les œuvres parlent d’elles-mêmes selon M Seck, en attestent l’expression des visages qui témoignent tantôt un mystère, tantôt de la joie.
L’exposition Ellëg
Les deux artistes justifient leurs choix qui seraient nés d’un paradoxe : un futur imaginatif, assumé plein d’amour, de relation humaine mais aussi d’amitié cependant, il ne peut se réaliser sans le legs du passé.
« Le présent traduit l’espace qui existe entre le passé et le futur » pour Victor Faye.
Ellëg se veut alors un regard sur le legs des parents et ancêtres pour une meilleure projection dans le futur réaliste et lucide selon le commissaire de l’exposition.
Cette exposition qui offre aux visiteurs une immersion sensorielle restera ouverte au public jusqu’au mois de juillet dans cette galerie qui se veut désormais un lieu pour la création contemporaine. La Villa Ndar a pour ambition d’encourager cette symbiose entre les œuvres et le public mais aussi redynamiser l’art contemporain dans cette ville du Sénégal, remplie d’histoire.
La diffusion du court-métrage est prévu en 2026 a conclu Anaël Alaoui-Fdili.