Saint-Louis, carrefour du jazz sacrifie à la tradition encore cette année avec l’ouverture de la 33ème édition du festival de Jazz de Saint-Louis ce mercredi 28 mai.
À la mythique place Baya Ndar, ce rendez-vous qui est l’une des plus importantes manifestations internationales de Jazz va replonger la ville historique dans ses plus belles sonorités avec le jazz.
Comme pour les précédentes éditions, celle-ci promet l’apothéose aux milliers de festivaliers venus des quatre coins du monde. Et pour un festival de rêve, la programmation de Saint jazz international a opté pour du lourd avec une programmation musicale très alléchante. En tête d’affiche, des artistes tels que Saiko Nata une découverte sur la scène de Saint-Louis et The Metz Fondation vont assurer dès son ouverture . Ensuite le public va faire connaissance avec une compositrice venue d’Italie Rosa Brunello. Son atout, sa polyvalence pour l’improvisation libre, le rock électrique, le dub et les influences sud-américaines.
Le Sénégalais Alune Wade, proposé pour la deuxième partie, est lui aussi un bassiste élevé au jazz fusion des années 90, il est devenu un instrumentiste couru et un compositeur inspiré. Citoyen engagé pour son pays et son continent, il a été de tous les combats en faveur de la démocratie, jusqu’à l’avènement de la dernière alternance. De Paris à Casablanca, en passant par La Havane ou New York, ce natif de Dakar, fils d’un joueur de cor d’harmonie qui fut patron de la fanfare militaire, est toujours sur les routes afin d’explorer de nouvelles saveurs musicales.
Son nouvel album, New African Orleans, le 6e, ne déroge pas à la règle. Paru le 2 mai dernier, New African Orleans a été mijoté aux confluences du jazz et de l’afro-beat.
Suivront le Portugal, avec le pianniste et compositeur Marco Mezquida, la France avec Arnauld Dolmen qui est l’un des artistes les plus plébiscités de la scène jazz contemporaine(top 3 des meilleurs batteurs de l’année) selon Jazz magazine et Jazz news. Le mythique groupe fusion Sixum de la France fermera la marche du programme « in » de l’édition 2025.
Pour le programme « Off », les festivaliers auront droit à des artistes originaires de Saint-Louis tels que Tex et d’autres invités venus de Dakar, la capitale.
A côté du programme musical, l’association Saint-Louis Jazz a également concocté plusieurs activités parallèles pour agrémenter le séjour des festivaliers. Il s’agit, entre autres, d’une série d’activités culturelles dont un webinar, des expositions, des projections de films, une masterclass et des panels. Le Centre des jeunes dirigeants (Cjd) s’associe à Saint-Louis Jazz pour organiser une plénière autour du thème : «Art et culture : vecteurs de richesse et d’emplois.» Ce moment d’échanges, ouvert à tous, se tiendra le vendredi 30 mai au Centre de recherche et de documentation de Saint-Louis, ex-Ifan. Ce sera l’occasion de réfléchir collectivement au rôle stratégique de la culture dans le développement économique et la création d’opportunités pour les jeunes. Le cinéma sera aussi à l’honneur avec la projection du film Tukki, from Roots to the Bayou, de Alune Wade et Vincent Le Gal dans le cadre du projet New African Orleans du Musée Ker Thiane du quartier Sud.
Une exposition de peinture est aussi prévue avec Alioune Kébé dans Griot de la Peinture au Centre Ndar Weesul, dans l’île Sud, près de la cathédrale. Le public aura droit également à une exposition d’arts visuels -performances de danse avec Nd’art Moove à la Place Kawsara (Quai Nord près de la mosquée), une exposition photos sur le jazz et une projection du film documentaire « Amonna fi » de Bara Diokhané à la salle de cinéma de l’Institut français. Un programme culturel accompagné de séances de formation et de masterclass pour les plus jeunes en quête de formation.
Fondé en 1993, le festival international de Jazz est un cadre d’accès à la musique contemporaine. Il est aussi un lieu de partage d’expériences des festivaliers.
Durant cinq jours, la vieille ville créera l’attraction pour les amoureux du jazz de toutes les générations.