Au Bénin, depuis la mise en place des premiers conseils communaux et municipaux en février 2003, la décentralisation est devenue pour les différents acteurs à divers niveaux l’un des piliers du processus de développement. Au fil des ans, les lignes ont bougé avec l’implication réelle de la faitière des communes pour des résultats probants dans les différentes localités du pays.
La décentralisation implique la proximité entre les élus et leurs populations. En effet, après l’échec des systèmes centralisés, la majorité des états africains ont opté autour des années 1990 pour ce processus pour assurer la fourniture des services de qualité à leurs citoyens. De façon théorique, la décentralisation consiste à retirer certaines compétences à l’état central pour les transférer au niveau local et à des organes élus. Dès lors le concept de gouvernance locale a été introduit dont la mise en œuvre concrète suppose que chacun des acteurs appréhende correctement le cadre institutionnel dans lequel il évolue, qu’il connaisse son rôle, ses responsabilités et les marges de manœuvre. Au Bénin, au regard des situations pas toujours confortables pour les communes, une nouvelle ère a été enclenchée depuis quelques années. Il s’agit de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation. C’est une réforme entreprise pour insuffler le développement à partir des communes.
‘’Emergence des communes béninoises : Quid de la contribution de l’ANCB ces dernières années ? ’’, c’est autour de cette thématique que le responsable à la Communication de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) Franck DANNOUME est invité à se prononcer ce samedi 17 mai 2025 sur la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun. En effet, l’ANCB est un acteur incontournable de la décentralisation. Cette association s’est d’ailleurs fixée dès sa création en novembre 2003, entre autres objectifs, de servir d’interface entre communes et pouvoirs publics d’une part et entre communes et partenaires d’autre part, afin de représenter et défendre les intérêts de ses membres. C’est un interlocuteur incontournable dans les relations qui lient les communes aux acteurs de la décentralisation au Bénin, dans la promotion du développement local et la démocratie à la base. Dirigé depuis quelques années par le maire de la ville capitale économique du Bénin, Cotonou, Luc Sètondji ATROKPO, l’ANCB renaît sans aucun doute de ses cendres.
Des défis colossaux au départ
Le 4è congrès de l’ANCB s’est tenu en décembre 2020, conformément à ses textes statutaires. A en croire Franck DANNOUME, la réélection du Président sortant Luc Sètondji ATROKPO, élu Maire de Cotonou en juin 2020 après son passage à la tête de la mairie de Bohicon où il a été maire pendant une quinzaine d’années environ, impliquait la poursuite de la vision imprimée à l’ANCB depuis 2015 ; une vision qui avait déjà permis à l’association de faire fonctionner tous ses organes, d’améliorer les services fournis aux communes par l’ANCB etc.
Les élections communales de 2020 étaient intervenues dans un contexte marqué par environ vingt ans de pratique du processus de décentralisation. Or, le miracle du développement local peinait à se concrétiser avec à la clef, le désintérêt des citoyens. Au-delà de ça, il y avait la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de la Covid-19. En terme de défis, il fallait donc faire face à la crise, relever l’économie locale touchées de plein fouet par la crise, rassurer les citoyens à travers des actions concrètes dans les secteurs vitaux tels que l’accès à l’eau, l’assainissement, la santé, l’éducation, l’emploi des jeunes, l’autonomisation des jeunes et des femmes etc.
En tant que faîtière, l’ANCB avait pour principal défi à relever, de renforcer son utilité auprès des communes, de mobiliser les ressources pour rendre des services pertinentes aux communes, de renforcer son encrage et son positionnement institutionnel dans le secteur de la décentralisation, de renforcer sa visibilité au plan national et international. Les défis au plan institutionnel et règlementaire, poursuit le responsable à la communication de l’ANCB, étaient également connus. Il fallait en effet améliorer le cadre de gouvernance, corriger certains textes de loi qui ne répondaient plus aux exigences de la gouvernance locale, voter de nouvelles lois et prendre de nouveaux décrets etc.
Au bout du rouleau, Franck DANNOUME témoigne sans ambages : « je pense qu’au plan institutionnel et règlementaire, un grand pas a été franchis avec la réforme structurelle du secteur de la décentralisation qui a abouti à l’avènement du Code de l’Administration Territoriale. L’ANCB a pris deux initiatives importantes avant l’avènement de la réforme et qui ont été utiles. Premièrement, l’ANCB a réalisé une consultation nationale des acteurs communaux sur la pratique de la décentralisation dans notre pays, Ce travail de consultation qui a été sanctionné par un rapport a mis l’accent sur la nécessité de réformer le secteur. Deuxièmement, l’ANCB a réalisé une étude sur l’état des lieux des ressources humaines communales. Cette étude qui a abouti à un rapport, a mis en exergue deux grands défis que la réforme structurelle de la décentralisation a permis de relever, l’écart trop important entre le personnel féminin et le personnel masculin des mairies (25% de femmes contre 75% d’hommes), le manque criard de cadre de conception dans les administrations communales… »
Les secteurs de l’eau, de la santé et du sport impactés !
Dans le secteur de l’eau, il est noté la réalisation de forage d’eau potable dans plusieurs communes à savoir Bembèrèkè, Djougou, Kouandé, Houéyogbé, Comè, Zagnanado, Zè. Dans le secteur de la santé, c’est une série de don de matériels sanitaires tels qu’un appareil échographique au centre de santé de Péhunco, des chaises roulantes etc., la réfection et l’équipement de la maternité de Djominhountin dans la ville de Cotonou. Dans le domaine du sport, un mini-bus a été offert à la mairie de Pobè pour le compte du Club de football Jeunesse Sportive de Pobè.
D’autres pas en avant avec l’ANCB !
Franck DANNOUME évoque aussi le partenariat fructueux entre l’ANCB et le Consulat du Bénin à Naples sous l’égide du président Luc Sètondji ATROKPO. Cela a favorisé la « construction de plusieurs modules de trois classes avec bureaux et magasins à l’Epp de Tianpeti dans la commune de Natitingou, à Epp de Kataba dans la commune de Kouandé, à l’Epp de Gouré Potal dans la commune de Cobly, à l’Epp de Nantéri dans la commune de Djougou, à l’Epp de Pabegou dans la commune de Copargo, à l’Epp de Dèrou Ganro dans la commune de Banikoara, à l’Epp d’Amoussènontomè dans la commune d’Abomey-Calavi, à l’Epp de Dévémè dans la commune d’Athiémè, à l’Epp de Todo dans la commune de Covè, à l’Epp de Loubé dans la commune d’Ifangni et d’autres chantiers sont actuellement en cours dans d’autres communes. », a-t-il indiqué tout en mettant l’accent sur la distribution continue de fournitures scolaires dans plusieurs écoles.
« Le partenariat entre l’ANCB et le Consulat du Bénin à Naples bénéficie à l’ensemble des douze départements du pays. Ce choix stratégique découle de la vision inclusive du Président de l’ANCB, le Maire Luc Sètondji ATROKPO dont l’engagement constant est d’accompagner les communes dans l’amélioration durable des conditions de vie des populations.
Dans cet esprit de proximité et de redevabilité, il n’a ménagé aucun effort pour se rendre personnellement dans presque toutes les communes, afin de procéder à l’inauguration des salles de classe construites grâce à ce partenariat. Une manière forte de rappeler que, pour l’ANCB, chaque commune compte et chaque citoyen mérite une éducation de qualité, où qu’il se trouve… »
En 2022, le Bénin a été frappé par de fortes pluies diluviennes, provoquant d’importantes inondations dans plusieurs communes. Ces intempéries, particulièrement dévastatrices, ont durement affecté les populations. Des agriculteurs ont vu leurs champs engloutis, des familles ont perdu leurs habitations et de nombreux écoliers se sont retrouvés sans accès à leurs salles de classe. Face à cette situation dramatique, le Président de l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB) a initié une tournée d’assistance dans les localités sinistrées. « Ce geste fort visait à témoigner la solidarité de l’association envers ses membres touchés par cette catastrophe. Grâce à l’appui des partenaires, l’ANCB a pu mobiliser et distribuer d’importants dons composés de vivres, de moustiquaires imprégnées, de kits scolaires et de cartons de savon. Ces soutiens ont été remis aux populations sinistrées afin d’atténuer les impacts de la crise et de leur redonner espoir. Au total, quarante-neuf communes issues de onze départements ont été impactées par l’initiative. »
Aussi, souligne-t-il, la réalisation de guichets uniques de mobilisation et de sécurisation des recettes dans les communes d’Akpro-Missereté, Aplahoué, Bassila, Boukombé, Dassa-Zoumè, Djougou, Gogounou, Ifangni, Karimama, Lokossa, Nikki, Tori-Bossito ; le don de matériels informatiques et de matériels roulants aux dix associations départementales et régionales des communes ; le don de dispositifs de lavage des mains, de gel hydro alcoolique, masques dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 ; l’appui économique et renforcement de capacités des femmes bénéficiaires de microcrédit ; les différentes formations en entrepreneuriat local, le renforcement des compétences en gestion financière et numérique; le financement des initiatives d’amélioration des services municipaux pour un montant de cent quinze millions de francs CFA dans chacune des cinq communes d’intervention que sont Adjarra, Bonou, Dassa-Zoumé, Ouèssè et Kétou pour une durée de vingt-quatre mois etc.
Cette bactérie d’actions témoigne de l’engagement du président en exercice de l’ANCB. Ce qui faire dire au responsable à la communication de l’association Franck DANNOUME, que la dynamique instaurée par le président-maire Luc Sètondji ATROKPO à la tête de ce grand creuset des municipalités, inspire totalement confiance.
Sidoine AHONONGA
