À Dakar, la consommation suspecte de viande de chat défraie la chronique

Depuis l’arrestation mercredi dernier de deux ressortissants nigériens en possession douteuse d’un chat égorgé, les vendeurs de viande de rue ont vu leur clientèle réduite.

Cette situation s’explique par la stupéfaction suscitée depuis cette découverte. En effet, un vent de panique a secoué les consommateurs de » Dibi Haoussa ». Il  s’agit de ces établissements, fréquentés pour leurs grillades à prix abordables. Et au-delà de l’indignation, c’est désormais la confiance des consommateurs qui est rompue.

Les faits remontent au 13 mai dernier, lorsque Issa Abibou   et Kader Aboubacar sont pris en flagrant délit d’abattage d’un chat domestique en pleine rue, lors d’une opération de sécurisation menée par les policiers du 4ᵉ arrondissement dans le populeux quartier de la Médina (Dakar).

Ils détenaient le cadavre d’un chat tué dans un sac. Selon les informations rapportées, les deux hommes sont poursuivis pour mise à mort sans nécessité d’un animal domestique et abattage clandestin.

Les deux qui se présentent comme des tailleurs domiciliés dans une chambre louée à la Médina, ont été confrontés aux soupçons d’un usage douteux de la viande de chat, notamment dans la confection de ce que l’on appelle communément les « brochettes haoussa » une rumeur persistante dans certains quartiers populaires de Dakar. Mais face aux enquêteurs, les mis en cause ont vigoureusement nié toute commercialisation de la viande. Selon Kader Aboubacar, il s’agissait de récupérer la graisse du chat pour la fabrication d’amulettes. Son acolyte, Issa Abibou, d’ajouter : « Nous avons sillonné le quartier à la recherche d’un chat. Une fois capturé, nous l’avons tué dans le sac. Nous comptions mélanger la graisse avec un médicament traditionnel. »

L’enquête devra désormais déterminer si cette justification relève d’une pratique réelle ou si elle vise à masquer un trafic de viande à destination de la restauration de rue. Dans tous les cas, les faits ont choqué l’opinion, tant par leur cruauté que par les soupçons qui les entourent. Déférés ce vendredi, les deux prévenus risquent des poursuites pénales pour actes de cruauté sur un animal domestique et abattage illégal.

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