La fête du 1er mai est reprise et célébrée dans beaucoup de pays du monde. Pour nombre d’acteurs clés de la chaine syndicale, le 1er mai n’est une fête, mais plutôt un jour d’hommage aux victimes des mouvements et un jour de protestation pour les travailleurs en souffrance.
La fête internationale du travail est célébrée en reconnaissance des sacrifices consentis par les travailleurs au cours d’une période historique donnée où la dignité, le respect des droits individuels et collectifs étaient revendiqués. Invité dans le Grand Direct (11H45 GMT) de ce jeudi 1er mai 2025 par la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun, à se prononcer sur le sens de la célébration, le Secrétaire Général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-Bénin) a apporté des clarifications essentielles. Codjo HINLIN a expliqué que la fête du 1er mai s’inscrit dans la quête de la justice et de l’équité sociale dans le monde. Il note que la contribution des partenaires sociaux (les syndicats) et leur accompagnement dans la mise en œuvre des mesures des Etats pour le bien-être des travailleurs et de la population restent le gage d’un parfait dialogue pour l’accélération des activités dans tous les secteurs.
Poursuivant ses explications, le responsable syndical fait savoir que le 1er mai, « c’est une journée à la fois festive et de réflexions. Tout travailleur dit penser à ces conditions de vie et de travail parce que ce n’est qu’en améliorant de façon continue et constamment les conditions du travailleur que celui-ci arrive à produire de la richesse, à donc permettre aux sociétés, aux entreprises d’évoluer. Donc, il est important que les travailleurs et même les patrons puissent réfléchir à comment améliorer les conditions de travail et de vie du travailleur. Il faut humaniser le travail. Il faut permettre un dialogue social, dialogue qui permet que le travailleur puisse savoir exactement ce que le patron pense, là où le patron veut l’amener et qu’est-ce-que le travailleur trouve en retour pour lui-même et pour sa famille… »
Les travailleurs sont-ils des éternels insatisfaits ? Le SG/COSI-Bénin Codjo HINLIN a une option tranchée sur la question. « Non, pas du tout. Mais, en quoi, ils sont éternels insatisfaits ? ». Il défend la cause des travailleurs, puise dans certaines expériences douloureuses de travailleurs pour éteigner sa position avant de souligner qu’il faut au-delà de tout, le minimum. « Il faut que les gouvernants du monde aient la sagesse d’écouter, de chercher à comprendre les cris de détresse des travailleurs que portent les organisations syndicales. C’est vital pour nos communautés. Il faut dialoguer de façon sincère et mettre en œuvre de façon diligente, les accords, les conclusions de ces dialogues que nous tenons. »
Se référant au thème retenu cette année, Codjo HINLIN dit sans ambages que «la vision des milliardaires n’est pas la seule option. Le point de vue des travailleurs aussi compte. Nous pensons effectivement que la façon dont les travailleurs sont gérés un peu partout dans le monde, n’est vraiment pas ce qu’il faut parce que c’est la vision qui détient la richesse ; la richesse que pourtant les travailleurs produisent mais c’est la vision de ces milliardaires qui s’impose. » Le Secrétaire Général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-Bénin) indique également qu’au Bénin, les travailleurs ont encore des besoins.
Au-delà du caractère festif de cette journée, les travailleurs, les secrétaires généraux et les chefs d’entreprise doivent ensemble militer pour la poursuite des réflexions anticipatives sur les diligences à accomplir en milieu de travail. L’engagement et le travail individuel et collectif sont toutefois recommandés pour construire un modèle de relations professionnelles dont le ressort est et demeure le travail décent pour tous. Il faut une compassion à celles et à ceux qui ont connu, de quelque manière que ce soit, des situations pénibles et douloureuses du fait ou à l’occasion de l’exercice de leur travail.
Sidoine AHONONGA