Décentralisation sous la forme actuelle au Bénin : le maire d’Athiémé Saturnin Kocou DANSOU note des avancées significatives

Décentralisation sous la forme actuelle au Bénin : le maire d’Athiémé Saturnin Kocou DANSOU note des avancées significatives

C’est un secret de Polichinelle. Le Bénin a engagé depuis 2016 une réforme de sa décentralisation. Elle est en effet marquée par un découpage territorial profond et une redéfinition du rôle des préfectures et des communes pour rapprocher l’administration des citoyens et accélérer le développement à la base.

La gouvernance locale et l’accélération du développement à la base, c’est une préoccupation qui a longtemps nourri les débats. Après une vingtaine d’années de pratique de la décentralisation, un diagnostic minutieux a été posé. À l’arrivée, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Conséquence, le développement à la base tant souhaité n’est pas devenu une réalité. Beaucoup de déviances étaient pointées du doigt dans la gestion des collectivités territoriales. Fort d’un tel constat et soucieux de l’épanouissement des populations, la réforme structurelle du secteur de la décentralisation a été ainsi enclenchée. Cette réforme vise à faire souffler un nouveau vent dans ce secteur afin de faire rimer décentralisation avec développement à la base, à promouvoir la bonne gouvernance afin que les ressources des communes collectées sur les populations servent effectivement à l’amélioration de leurs conditions de vie. Car il n’était pas rare que les maigres ressources des populations collectées pour réaliser des services sociaux de base soient détournées.

Bientôt trois ans que ladite réforme est en marche. « Mise en œuvre de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation : quid des impacts sur les communestrois ans après ? » C’est autour de cette thématique que s’est déroulé le programme Sans Détour de ce samedi 26 avril 2025 de la chaîne privée béninoise Radio Sêdohoun. Invité à se prononcer sur la question, le maire de la commune d’Athiémé, président du groupement intercommunal GI-Mono, Saturnin Kocou DANSOU, n’est pas allé par quatre chemins pour éclairer la lanterne des uns et des autres. Dans un argumentaire soutenu, cette autorité communale a reconnu les mérites du président de la République du Bénin SEM Patrice TALON pour ses efforts constants et ses bonnes idées visant à sauver les communes de la gouvernance chaotique.

Selon le maire Saturnin Kocou DANSOU, il était vraiment temps de revitaliser l’administration territoriale et de favoriser le développement à la base. En déconcentrant les services administratifs, en opérationnalisant de nouveaux départements et chefs-lieux et en renforçant les infrastructures, le gouvernement actuel, à travers le ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance locale, viseà rapprocher l’administration des citoyens et à améliorer leurs conditions de vie. Avant 2016, il y avait des contre-performances dues à plusieurs facteurs structurels, dont la forte politisation des nominations aux fonctions techniques et administratives des mairies, des recrutements de personnels qui ne tiennent pas souvent compte de la compétence ni des besoins réels des mairies, la mauvaise gouvernance qui persiste, des difficultés dans la mobilisation de ressources propres, des dysfonctionnements dans le processus de passation des marchés publics locaux. La politisation à outrance et la crainte de ne pas y puiser des dividendes électoraux ont fini par avoir raison des gouvernants qui ont préféré antérieurement faire du surplace, hypothéquant ainsi le développement des populations et des zones qu’ils prétendaient pourtant défendre.

Les goulots d’étranglement étaient ainsi criards, surtout dans les communes de grande taille, avant la réforme en question. « Les gens me connaissent pour mes prises de position et de parole. » Si je ne suis pas d’accord, je le dis. Moi, je suis pour la réforme », indique-t-il. Le maire de la commune d’Athiémé et président en exercice du GI-Mono explique que la réforme favorise à l’élu, maire notamment, la paix du cœur après sa gestion des affaires. « Si vous gérez, vous faites des choses et votre esprit est sur le qui-vive, est-ce normal ça ? » Moi, j’estime que ce qui est fait là, ça devrait nous arranger. On devrait même se frotter la main. Moi, je crois que c’est mieux. Après votre gestion, même si vous êtes dans votre chambre à coucher et vous ne trouvez pas à manger et vous vous réveillez bien sans ennuis judiciaires, vous êtes heureux… »

Avant l’avènement du régime de la rupture, les communes se plaignaient de ne pas disposer de cadres compétents et déploraient le défaut de transfert de compétences par l’État central. Désormais, la réforme semble séparer les fonctions politiques des fonctions administratives et techniques. C’est pourquoi elle fait désormais du secrétaire exécutif l’ordonnateur du budget de la commune et le chef de l’administration communale. Plusieurs agents compétents de divers profils (financiers, planificateurs, spécialistes du foncier, de l’environnement, etc.), à la tâche, sont alors mis à la disposition des communes. C’est une aube nouvelle pour les communes. Le projet de réforme proposé et mis en application depuis bientôt trois ans opère un réaménagement des organes, une redistribution des pouvoirs, un renforcement de la reddition des comptes, un réaménagement des modalités d’exercice de la tutelle.

La réforme structurelle du secteur de la décentralisation est « très utile pour le Bénin ». Et je suis de ceux qui sont prêts pour sa promotion, pour qu’on aille plus loin. Ça a réglé beaucoup de problèmes au niveau des élus, au niveau des communes. « Ça règle des problèmes de dépendance des communes, de la gestion des communes… », retient le maire Saturnin Kocou Dansou. Il encourage les cadres de l’administration territoriale dans leur mission. « Gérer une commune, c’est complexe. L’idée derrière la réforme, elle est très bonne. Il faut que la réforme marche. On ne peut pas avancer les subjectivités pour noyer l’intérêt commun. » Sur les plans de la mobilisation de ressources, de la reddition de comptes et de la compétence des ressources humaines, par exemple, des avancées majeures sont aujourd’hui notées au profit des municipalités.

Il est clair que les principes directeurs restent en l’état, à savoir le renforcement de la séparation des fonctions politiques et techniques pour améliorer la reddition de comptes et lutter plus efficacement contre l’impunité, la mise en place d’un dispositif opérationnel de relai des services publics entre les niveaux central, communal et infra-communal, l’amélioration des mécanismes de financement des investissements communauxet la création des synergies d’action entre le conseil communal, ses démembrements et les associations de développement.

À en croire le maire Saturnin Kocou DANSOU, il faudra davantage expliquer le bien-fondé de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation pour obtenir une adhésion intégrale. Toutefois, il apaise les anti-réformistes et souligne que la bonne appropriation d’une réforme de haute portée prend nécessairement du temps.

Sidoine AHONONGA

Get real time updates directly on you device, subscribe now.