Ce mercredi matin, les Centrafricains se sont réveillés dans l’indignation, abasourdis par les images et vidéos choquantes montrant des jeunes femmes fouettées, des enfants dans le dos, à près de 300 km de la capitale, Bangui, dans les environs de Yaloké sur l’axe N°1 Bangui-Beloko, à la frontière du Cameroun.
Sur ce site minier chinois, des militaires centrafricains, censés assurer la sécurité, sont devenus les bourreaux des femmes sans activité, qui avaient décidé de tamiser les résidus de graviers à la recherche de poudres d’or dans les eaux. Ces jeunes femmes ont été punies publiquement, dans une scène rappelant les pratiques coloniales, où nos ancêtres étaient maltraités par le colonisateur.
L’indignation est totale. Dominique ERENON, Président du Marche pour la Démocratie et le Salut du Peuple MDSP, a exprimé son outrage : « Mon indignation est totale face aux sévices cruels, inhumains et dégradants infligés à des femmes, des hommes et des jeunes, par certains éléments visiblement égarés et apparentés aux Forces Armées Centrafricaines (FACA) sur l’axe Yakole-Zawa dans l’Ombella-Mpoko. »
Les réactions sont nombreuses sur les réseaux sociaux, où cette vidéo devenue virale a suscité de vives réactions. Mais paradoxalement, le silence radio persiste du côté des autorités, et plus particulièrement de l’État-Major des armées.
Fiacre Salabe, journaliste, s’indigne : « Ils méritent la guillotine, si vraiment les autorités veulent recadrer ce comportement. ». Son propos traduit l’exaspération générale face à une situation qui semble ne jamais trouver de réponse.
Cet acte abominable reflète, malheureusement, la brutalité croissante des mercenaires russes du groupe Wagner, qui agissent sans retenue sur les populations. En formant les soldats centrafricains depuis plus de 7 ans, les instructeurs russes ont contribué à l’intensification de la violence à l’encontre des civils, avec aucune mesure de réprimande ou de rappel à l’ordre de la part de leurs supérieurs.
À quand la fin de cet état de non-droit en Centrafrique ? La violence, la barbarie et le mépris des droits humains sont devenus des pratiques quotidiennes, tandis que l’État semble se désintéresser de la souffrance de son peuple. Il est grand temps que les autorités prennent leurs responsabilités pour rétablir l’ordre et la justice.
Adrien KOUNDOU-ZALIA
Journaliste d’Investigation et Expert
en Communication Politique