«Aucun élève ne peut être renvoyé ou empêché de prendre part aux examens pour non-paiement de la contribution scolaire », c’est la substance de l’article 30 du règlement pédagogique en vigueur au Bénin. Mais, visiblement, cette disposition est violée par certains responsables d’établissements.
En effet, via une note circulaire signée du ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle (MESTFP), le gouvernement tape ainsi du poing sur la table et rappelle à l’ordre les établissements publics comme privés concernés. Madame Véronique TOGNIFODE a également rappelé des prescriptions essentielles du règlement en la matière qu’il faut respecter à la lettre. L’article 29 du règlement stipule que « tous les élèves sont astreints au paiement de la contribution scolaire sauf dérogation, conformément aux textes en vigueur ; les nouveaux élèves en classe de sixième et les élèves transférés sont tenus de payer l’intégralité de la contribution avant leur inscription ; les anciens élèves sont tenus de payer l’intégralité de la contribution au plus tard avant la fin du premier trimestre de l’année scolaire en cours ».
Quelles que soient les difficultés financières rencontrées par les familles, le droit à l’éducation est à protéger. Que dire de la note de l’autorité ministérielle ? À cet effet, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun reçoit dans le Grand Direct (11 h 45 GMT) de ce mardi 8 avril 2025, le spécialiste des questions de l’éducation Emmanuel GBETO. En analysant la situation, le spécialiste des questions de l’éducation indique que le recouvrement des contributions pose problème pour plusieurs raisons. Il cite entre autres l’inégalité socioéconomique, le manque de ressources dans certaines écoles, le déficit de sensibilisation, etc. Emmanuel GBETO explique que chaque acteur doit jouer sa partition. Les conditions précaires dans lesquelles vivent certains parents d’élèves ne sont pas à occulter.
« Les parents et certains responsables d’établissements ne sont pas toujours bien informés sur l’importance de ces contributions pour le bon fonctionnement des écoles. » Donc, il y a un travail à faire à ce niveau-là, au niveau de l’administration comme au niveau des parents d’élèves. Les parents en tant que payeurs des frais de scolarité ont souvent une compréhension partielle des réglementations en vigueur. Cela dépend largement de leur accès à l’information et à la complexité du système. En règle générale, plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’on parle de réglementation en vigueur… »
À l’en croire, beaucoup de parents ne sont pas conscients des délais de paiement des contributions scolaires, des possibilités de réduction ou des exceptions qui existent. Il note également la diversité des systèmes scolaires. Le spécialiste des questions de l’éducation justifie la note circulaire de l’autorité ministérielle. Emmanuel GBETO rappelle que les textes et accords doivent être respectés à la lettre. Pour lui, il faut amener les parents à penser à une bonne pratique de programmation du paiement des frais. Il a profité pour donner quelques astuces aux acteurs clés des établissements publics comme privés afin de les aider à mieux s’en sortir.
Sidoine AHONONGA