65 personnes sont victimes de la répression des manifestations politiques au Sénégal (rapport).

C’est ce qu’a révélé l’initiative citoyenne Cartografreesenegal lancée en juin 2023 après plusieurs mois d’enquête.

Réunissant journalistes, cartographes et scientifiques et se basant sur des données, elle a livré ce mardi 4 mars le bilan définitif de la répression sanglante des manifestations politiques entre mars 2021 et février 2024. Il s’est fixé comme objectif de pallier à la confusion autour du bilan humain des violences de même que partager l’histoire de ses victimes. Cette initiative signale par ailleurs avoir mené plusieurs tentatives pour accéder aux données gouvernementales mais que les autorités n’avaient jusqu’ici pas donné de suite.

Ce bilan rendu public aujourd’hui fait état de 65 morts parmi les manifestants. Ainsi, sur ces 65 personnes victimes dans la même période, 51 sont tuées par balle, soit un pourcentage de 81 %.Selon l’enquête menée par ce collectif de concert avec Amnesty International, le plus jeune est âgé de 14 ans. L’âge moyen des victimes est de 26 ans, le plus âgé a 53 ans.

Parmi les victimes de la répression sanglante, 46,5 % sont des ouvriers, notamment des mécaniciens. L’étude a montré également que 27,5 % sont des élèves ou étudiants et enfin 12 % des commerçants.

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Sur la méthodologie de collecte, un lien direct a été établi entre les familles des victimes concernant l’identification des décès. Pour cela, un journaliste a été chargé de la documentation avec l’examen de certificats d’autopsie, de photos et de vidéos, sans compter le témoignage des proches, de témoins oculaires et du personnel médical.

Toutefois, la publication de ce document n’est pas fortuite. Elle coïncide avec l’anniversaire du décès de la première victime de cette répression, un étudiant âgé de 20 ans, tué le 04 mars 2021 à Bignona, dans le sud du pays.

Rappelons que le bras de fer qui opposait l’ancien président Macky Sall et l’actuel premier ministre Ousmane Sonko avait conduit le pays à une répression sanglante occasionnant de nombreux victimes.

Le premier nommé entretenait le flou sur une volonté de briguer un troisième mandat pour 2024, alors que le second était visé depuis février 2021 par une accusation de viol qui avait fini par installer des manifestations meurtrières dans tout le pays.

Début février 2025, la ministre des Solidarités et de la Famille avait annoncé l’intention du gouvernement d’accorder 10.000 millions de francs CFA aux familles des victimes pendant que des chiffres précédents établis par des ONG avançaient des morts par dizaines sans plus de précisions.

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