Au Bénin, l’un des enjeux majeurs de la réforme structurelle de la décentralisation est la mobilisation des ressources propres par les communes. En effet, les stratégies à adopter pour améliorer la mobilisation des ressources propres des communes des pays de l’Afrique se trouvent dans beaucoup de concepts de base.
En général, dans plusieurs communes béninoises, il se pose la problématique de la qualité des politiques de mobilisation des ressources propres. Elles sont en réalité insuffisantes pour exécuter les projets de développement des autorités locales. Pour aider les communes du département du Mono à corriger le tir et mieux se retrouver sur cet axe, le préfet Bienvenu Dêdêgnon MILOHIN a innové en mettant en place un dispositif. À travers ledit dispositif, il évalue et encourage les efforts des meilleures communes sous sa tutelle. À la dernière évaluation, la commune de Bopa s’est adjugé la première place, suivie d’Athiémé. Quels sont les critères qui entrent en ligne de compte dans ce travail ? À cet effet, la chaine privée béninoise Radio Sêdohoun a reçu dans le Grand Direct (11 H 45 GMT) de ce mercredi 19 février 2025, le directeur départemental du développement du Mono-Couffo, président du comité d’évaluation des performances des communes du département du Mono au titre de l’exercice budgétaire 2024, Raymond DJOSSOU. Dans un développement clair, celui-ci a révélé l’état de santé actuel de la réforme du secteur de la décentralisation avant de surfer sur la politique constructive en cours dans le Mono.
« Vous savez que la réforme est intervenue à un moment donné parce qu’il y a des insuffisances dans la gestion des élus communaux. Donc, aujourd’hui, les organes techniques sont séparés des organes politiques. Et, je crois que les organes politiques doivent pouvoir accompagner les organes techniques et administratifs. C’est de ça qu’il s’agit. Et c’est pour cela que l’autorité préfectorale arrive à essayer de motiver les élus communaux pour qu’ ils puissent accompagner la réforme, parce qu’en réalité, il s’agit du développement communal, et ça, la mobilisation de ressources, on ne peut rien faire. Lorsqu’on met en place une réforme, il y a toujours des avantages, il y a toujours des avancées. Dans le même temps, il y a toujours des goulots d’étranglement, des insuffisances. Je peux vous dire que la réforme fait son petit bonhomme de chemin et, à l’aune des résultats, à l’évaluation donc, on pourra colmater les brèches pour avancer… »
Le Mono, le visage d’innovations !
Au niveau du département du Mono, l’autorité préfectorale a mis en place un organe pour suivre la performance des communes, notamment en matière de mobilisation des ressources, pour voir si les ressources s’accroissent d’année en année. À en croire Raymond DJOSSOU, « certaines communes émergent, dans le même temps, certaines communes n’émergent pas et il ne peut en être autrement parce que nous sommes dans la vie. » Il y a le bien et le mal. Tout n’est pas rose à tous les niveaux. C’est sur la base des critères objectifs que le travail a été fait. Et, au nombre de ces critères, il y a le taux d’accroissement des recettes non fiscales, le taux d’accroissement des recettes fiscales, le taux d’épargne réalisé en 2024, ce que nous appelons autofinancement, et il y a un quatrième critère qui est un critère composite. Il s’agit donc des initiatives innovantes prises en matière de mobilisation de ressources propres. Il y a des sous-critères comme les contrats d’objectifs avec le trésorier communal et les services des impôts, les conventions de partenariat… »
Au niveau de l’étude, certains constats sont faits. Le directeur départemental du développement du Mono-Couffo, président du comité d’évaluation des performances des communes du département du Mono au titre de l’exercice budgétaire 2024, indique que ce qui n’a pas véritablement bien fonctionné, c’est par rapport à la mobilisation des fiscales. « Si je prends ce volet-là par exemple, aucune commune n’a excellé, c’est-à-dire que le taux d’accroissement des ressources fiscales est négatif. », précise-t-il.
Sidoine AHONONGA