Après une brève accalmie de deux jours, le Sud-Kivu a renoué avec les affrontements entre l’armée congolaise et les combattants du M23 et leurs alliés rwandais malgré les appels incessants à un cessez-le-feu.
C’est à l’aube de ce mardi 11 février que le groupe armé du M23 et les troupes rwandaises ont attaqué des positions congolaises près d’Ihusi, à soixante kilomètres de Bukavu d’après des sources sécuritaires et locales. Plusieurs de ces sources jointes au téléphone par l’agence France-Presse ont fait état de « détonations d’armes lourdes ». Une localité située a moins de quarante kilomètres de l’aéroport provincial installé à Kavumu. Cette reprise des hostilités intervient après le sommet tenu samedi à Tanzanie où les dirigeants d’Afrique australe et de l’Est avaient appelé à un cessez-le-feu inconditionnel au bout de cinq jours. Pour rappel, le président Kagame était présent à ce sommet alors que son homologue congolais Félix Tshisekedi a assisté par visioconférence.
Par ailleurs, des sources sécuritaires ajoutent que le M23 et ses alliés rwandais ont essayé de prendre le contrôle des hauts plateaux surplombant la route principale qui mène à Bukavu. Ce pour couper les voies d’approvisionnement de l’armée congolaise. Un mouvement cependant contenu par des militaires burundais dont 10.000 ont été déployés au Sud-Kivu en renfort à l’armée congolaise.
Pendant ce temps, la situation humanitaire s’aggrave avec une augmentation des cas de choléra observée dans la région selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu. L’aéroport reste fermée malgré la demande de l’organisation onusienne qui a sollicité sa réouverture pour le transport des blessés et de l’aide humanitaire.
Ce conflit s’enlise avec Kigali qui dit être menacé par la présence de groupes armés notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) né d’anciens responsables hutu du génocide des tutsi tandis que Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller les nombreuses richesses naturelles dont il dispose.