L’économie africaine devrait garder son dynamisme en 2025 avec une croissance de 4%, mais seulement de 2% en terme de croissance par habitant, selon les prévisions de l’Agence française de développement.
« La part de l’Afrique s’accroît dans l’économie mondiale, qui, elle, croît de 2% », a expliqué Rémy Rioux, directeur général de l’AFD, en présentant l’ouvrage annuel sur l’Afrique publié par l’Agence.
Entre les 55 pays du continent, les situations sont contrastées, avec des pays aux économies diversifiées, dont la croissance est plus importante que les pays dont les économies sont monoproduits ou basées sur l’exploitation des ressources, a précisé Thomas Melonio, économiste en chef.
Parmi les pays en croissance, il a cité le Sénégal qui profite du début de l’exploitation gazière, le Niger avec le pétrole, la RDC et la Zambie avec le cuivre ainsi que les pays exportateurs d’or comme le Ghana ou le Mali, qui bénéficient de la hausse du cours de cette valeur refuge.
Le stock de dette s’est stabilisé sur le continent, avec plusieurs pays qui ont pu restructurer leur dette avec le Club de Paris, comme le Tchad, le Ghana ou encore l’Ethiopie. L’AFD constate aussi une amélioration en Afrique du sud qui a subi moins de coupures d’électricité.
Rémy Rioux a par ailleurs assuré que l’AFD n’avait pas pâti sur le terrain d’une hostilité envers les institutions françaises. « Ce n’est pas ce que nous avons vécu », a-t-il dit.
L’AFD a engagé 5 milliards d’investissements en Afrique en 2024, soit 10% de plus qu’en 2023, principalement sous forme de prêts, a-t-il rappelé. Elle a accordé l’an dernier son plus gros prêt jamais consenti à une entreprise en apportant 350 millions d’euros à l’Office chérifien des phosphates (OCP), au Maroc, pour améliorer l’efficacité des engrais.
Sur ses 14 milliards d’investissement annuel, l’AFD est financée à hauteur de 2 milliards par le budget de l’Etat français et lève 10 milliards sur les marchés en émettant des obligations, a rappelé Rémy Rioux.
Le directeur général avait déploré en novembre « la très forte baisse des ressources » prévue dans le budget pour 2025, qui « déformerait fortement » ses activités déployées dans 150 pays. L’aide publique au développement est l’une des missions les plus durement touchées dans le projet de loi de finances.
L’AFD compte près de 5.000 collaborateurs dont 2.500 sur terrain.