Bénin : « Étant donné que 2026, c’est une année électorale, cela fait d’office de 2025 une année préélectorale. » le consultant juridique Mendel Ivic DANSOU.

Bénin : « Étant donné que 2026, c’est une année électorale, cela fait d’office de 2025 une année préélectorale. » le consultant juridique Mendel Ivic DANSOU.

La réforme du système partisan est une réponse du législateur pour nettoyer l’écurie d’Augias pour un système partisan fort, efficace et crédible. Ainsi, les élections sont groupées à compter de 2026. Les partis politiques légalement constitués sont alors tenus de s’accrocher à l’essentiel pour mieux participer aux prochaines élections générales. La compétition étant dans les urnes, la bonne organisation à l’interne desdits partis reste capitale. 

Au regard des dispositions légales en vigueur, il est clair que des actions sont à mener par les formations politiques au cours de cette année préélectorale. Quels sont les points majeurs à retenir ?  Radio Sêdohoun d’Agbotagon au Bénin a reçu à cet effet dans le Grand direct (11 H 45 GMT) de ce vendredi 10 janvier 2025, le consultant juridique Mendel Ivic DANSOU. Dans ses explications, celui-ci a d’abord justifié l’opportunité de la réforme du système partisan.  Ce n’est pas si compliqué de comprendre la réforme qui encadre les choses au niveau des partis politiques. En tout cas, la réforme du système partisan mise en place n’est pas quelque chose de si compliquée à comprendre. Il faut simplement savoir que la manière dont les choses se faisaient de par le passé, où nous avions des élections au bout de chaque année ou chaque deux ans,  distrayait un peu l’administration. Les choses ont été revues de sorte à ce que nous ne passions plus notre temps à passer d’élections en élections, de sorte qu’avec les réformes, nous n’aurons que des années électorales ; une année dans laquelle on aura les élections majeures, sinon les trois grandes élections qui aident à renouveler les instances, les grands pouvoirs du pays, à savoir le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et maintenant le pouvoir au niveau des collectivités territoriales. »

Mendel Ivic DANSOU poursuit dans son argumentaire et révèle des points saillants des textes électoraux en vigueur. « Lorsqu’on prend la constitution, elle dispose que nous aurons une année électorale et qu’au cours de cette année électorale, il y aura des élections générales. Ces élections générales se dérouleront de façon simultanée pour ce qui est des législatives et des communales, et puis, quelques mois après, l’élection présidentielle. Donc, la réforme, elle est claire… Une réforme qui encadre les élections, qui recadre les ambitions individuelles, puisque la réforme voudrait que, pour désormais être candidat par rapport aux législatives et communales, il faille être porté sur la liste d’un parti politique, mais pour l’élection présidentielle, avant tout citoyen qui avait cette volonté, cette ambition-là, pouvait se lever, qu’il ait de parti politique ou pas, qu’il soit porté par un mouvement ou pas, pour être candidat à une élection présidentielle. Ce qu’on pouvait appeler les candidatures indépendantes. On se rend compte qu’à travers les réformes, ces candidatures indépendantes ne sont interdites de façon explicite, mais de façon implicite, de sorte que, pour être candidat à une élection présidentielle, vous devez avoir ce qu’on appelle maintenant les parrainages. Et les parrainages sont portés par des parrains qui sont soit des députés, soit des élus locaux appartenant à un parti politique. Donc, si vous voulez obtenir le parrainage de ces personnes, la loi a fait en sorte que, le code électoral a fait en sorte que ces parrains-là ne puissent parrainer que soit des candidats de leur parti politique, soit des candidats d’un autre parti politique avec lequel ils ont ce qu’on appelle un accord de gouvernance. Donc, lorsque vous n’êtes pas dans ce cadre-là, vous n’appartenez pas à un parti politique ou votre parti politique n’a pas un accord de gouvernance avec un autre parti politique qui dispose de ses parrains-là, vous aurez beaucoup de difficultés aux élections présidentielles si c’est une candidature indépendante. Lorsque vous voulez être candidat, vous respectez les recommandations de votre parti politique et vous vous portez candidat à l’investiture de ce parti politique-là. »

Au regard de la loi existante et des élections générales à venir, 2025 est-elle une année particulière pour les partis politiques ? 

À cette question, le consultant juridique n’est pas allé par quatre chemins pour apporter des précisions et rappeler la nécessité pour les partis de travailler à mieux s’organiser avant les échéances électorales futures.  2025 est une année très particulière pour les partis. Étant donné que 2026, c’est une année électorale, cela fait d’office de 2025 une année préélectorale.

Les partis politiques, au cours de l’année préélectorale, doivent mener un certain nombre d’activités, un certain nombre de choses pour ne pas être surpris. Ils ne vont pas rester les bras croisés jusqu’au jour de la date des élections. Et donc, ils auront des activités, ils auront des choses à faire aussi bien à l’interne du parti politique qu’à l’externe du parti politique. Il s’agit le plus de réorganiser leurs organes et leurs structures de base…Quand je parle dis l’externe, ce sont les relations que ces partis politiques-là devront  entretenir avec la ENA d’ici là. Si on prend les dispositions de la Constitution et du Code électoral, les législatives et les communales doivent se tenir le deuxième dimanche du mois de janvier. Et le code électoral dit que pour la déclaration de candidature en ce qui concerne les députés, elle est déposée soixante jours avant la date de l’élection.

 Lorsque vous décomptez à partir du deuxième dimanche du mois de janvier  soixante jours en arrière, nous nous retrouvons en novembre. Lorsqu’on prend les élections présidentielles par exemple, ces élections doivent se dérouler le deuxième dimanche du mois d’avril. Et la déclaration de candidature pour les élections présidentielles doit se faire cent quatre-vingts jours avant la date, soit six mois. Et, lorsqu’on fait le décompte, on se retrouve dans le mois d’octobre 2025. Il revient à chaque parti politique de mieux se préparer.

Ils doivent s’organiser. » Cela dit, cette année est très déterminante pour les formations politiques légalement constituées en République du Bénin. Elles doivent rebattre les cartes tout en optant pour la revue minutieuse de la troupe, ceci dans la perspective de tenter à mieux se positionner sur l’échiquier à l’issue des prochains scrutins.

Sidoine AHONONGA

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