2024 s’achève, mais tout n’a pas été rose pour le continent africain. De la politique au terrorisme en passant par la santé et le sport, la région africaine dresse un bilan plus ou moins positif.
Bassirou Diomaye Faye : de la prison au palais
Sur le plan politique, si l’Afrique a compté onze (11) élections présidentielles , celle du Sénégal a marqué les esprits. En effet, au bout de trois ans de bras de fer entre le chef d’État Macky Sall et son farouche opposant Ousmane Sonko (2021-2024), l’opposition sénégalaise a remporté une victoire historique, le 24 mars 2024.
À 44 ans, Bassirou Diomaye Faye, candidat du Pastef, est élu président de la République dès le premier tour après seulement une semaine de campagne et après être sorti de prison.
Aujourd’hui, le tandem qui dirige le pays avec Ousmane Sonko devenu premier ministre entre temps tente de mettre en place son programme de rupture systémique et de répondre aux changements tant escomptés par le peuple sénégalais qui a décidé d’une troisième alternance.
Terrorisme au Sahel, toujours sans solution
Le 24 août, Barsalogho est le théâtre de l’attaque la plus sanglante de son histoire. 400 habitants qui exécutaient l’ordre des autorités en creusant des tranchées sont assassinés par des groupes terroristes affiliés au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans lié à Al-Qaida. Depuis 2015, le Burkina Faso compte plus de 20 000 morts civils et militaires, avec près de 3 800 morts depuis le début de l’année, sans compter une situation sécuritaire dégradante.
L’AES, la nouvelle force régionale
Comme pour répondre à cette question sécuritaire, le Mali, le Niger et le Burkina Faso se sont joints dans une seule et unique entité, l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces trois pays sortis de la Cedeao en début d’année et réunis en confédération ne veulent plus être sous la dictée de la France qu’ils accusent d’instrumentalisation.
Dirigés par des militaires qui assurent la transition , leurs chefs viennent d’acter le divorce d’avec l’organisation sous-régionale le 15 décembre passé à Abuja, marqué par une transition qui finit le 29 janvier 2025, date officielle de leur sortie définitive.
La RDC et l’épidémie de mpox
Ailleurs en Afrique, l’épidémie du Mpox a fait un millier de morts. C’est ce virus anciennement appelé variole du singe et qui se transmet de l’animal à l’homme, mais aussi entre hommes.
Se manifestant par de la fièvre, des lésions cutanées et des douleurs musculaires, l’épidémie a fortement touché la RDC, devenue l’épicentre de la flambée du virus. Elle aura fait près de 600 morts et plus de 4900 cas confirmés selon le Centre africain de contrôle et de maladies (CDC Afrique ).
Avec plus de 1000 personnes mortes en Afrique, l’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte en octobre lorsqu’un nouveau variant est apparu en plus de la recrudescence des cas.
Les premières vaccinations y ont d’ailleurs débuté.
Le Tchad aussi s’y met
Pendant ce temps, le Tchad , dernier pays sahélien qui abritait des troupes françaises jusque là, a sommé leur départ. En novembre 2024, il a décidé de mettre fin aux accords de sécurité et de défense avec Paris. 120 soldats ont commencé à plier bagages le 20 décembre par des avions de chasse. L’installation progressive de la Russie à travers Wagner confirme la présence amoindrie de la France sur le continent africain.
La Côte d’Ivoire, la championne ressuscitée
Le sport, toujours rassembleur, a joué sa partition en février 2024 avec le sacre de la Côte d’Ivoire. Presqu’éliminée en phase de poules, son entraîneur démis en plein tournoi, elle n’a dû son salut qu’à une succession de matchs en suspens jusqu’à la victoire finale face au Nigéria. Le 11 février, miraculeusement, les éléphants accèdent au trône, offrant une troisième étoile aux Ivoiriens. La joie était à son comble à travers tout le pays.
La guerre au Soudan continue de plus belle
Le Soudan continue de cristalliser l’attention avec une année de guerre sans trêve. Abdel Fattah al-Burhane de l’armée régulière et son ancien coéquipier Mohamed Hamdan Daglo des Forces de soutien rapide (FSR) poursuivent cette guerre fratricide entamée il y a de cela une année. Le Darfour est presque sous contrôle des FSR, tandis que l’armée s’est emparée de certaines parties du nord et de l’est du pays, notamment la ville de Port-Soudan.
Depuis 2023, elle a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et créé des milliers de déplacés, plongeant le Soudan dans l’une des plus grandes crises humanitaires du monde.
Les effets climatiques déchirent le continent
Pour l’Afrique, 2024 a installé cyclones, inondations dévastatrices, sécheresses et pluies diluviennes. Une succession de catastrophes naturelles qui place le continent en ligne de mire des effets du changement climatique, alors que les grands décideurs du monde se sont réunis en Azerbaïdjan en novembre pour la 29ᵉ conférence sur le climat (COP).
Cela pour décider du montant à allouer à l’Afrique, pourtant le continent supposé être le moins pollueur, mais celui qui subit de plein fouet la pollution des émissions de gaz à effet de serre.
Des inondations historiques ont frappé l’Afrique occidentale et ont touché plus de sept millions de personnes. Tandis que d’autres régions africaines ont subi de fortes sécheresses comme la Zambie et le Malawi.
