Dans une longue interview à la télévision nationale jeudi soir, le chef de la transition nigérienne a déclaré qu’il existe une force spéciale française sur le territoire guinéen. Une première de la part du général Tiani depuis son coup d’État militaire contre le président Bazoum il y a un an.
Jusqu’ici, cette présence présumée d’une base militaire française en Guinée ne semblait qu’une rumeur interne démentie successivement par le ministre des Affaires étrangères et son homologue de la Défense.
Mais cette fois, c’est à un chef d’Etat en exercice que les autorités guinéennes auront à répondre sur le même sujet.
Selon le putschiste nigérien, il y aurait bel et bien des militaires français en Guinée.
« Ce n’est pas moi qui le dis, hein. C’est dans le rapport que Jean-Mari Brofel a présenté le 23 octobre à Emmanuel Macron comme stratégie pour rendre les militaires français invisibles en Afrique. Six pays, notamment la Guinée où ils ont déjà une force spéciale », a-t-il déclaré.
Les cinq autres pays qui, d’après lui, abritent aussi des bases militaires françaises sont le Bénin, le Cameroun, le Congo, la RDC et la Mauritanie. Le chef de la transition nigérienne est convaincu que ces bases militaires viseraient à déstabiliser Niamey et les deux autres de l’AES, à savoir le Burkina Faso et le Mali, à partir des États où elles sont installées.
Le Niger et la Guinée semblaient pourtant être amis. Quand la CEDEAO avait décidé d’envahir le régime de Tiani pour rétablir le président déchu Mohamed Bazoum, Conakry avait haussé le ton. Une délégation nigérienne avait même été reçue par le chef de la transition guinéenne, le général Mamadi Doumbouya.