Un an de prison ferme a été requis lundi (23.12.24), pour Issa Kaou N’djim. L’opposant malien détenu depuis la mi-novembre est poursuivi pour des propos tenus contre les putschistes au pouvoir au Burkina Faso.
Issa Kaou N’djim, figure politico-malienne, est accusé d’avoir commis une « offense publique envers un chef d’État étranger » et « injures par le biais de systèmes informatiques ».
Des propos tenus sur le plateau de la télévision privée malienne Joliba TV, mettant en doute la crédibilité d’un supposé coup d’état déjoué au Burkina Faso. La chaîne malienne dont la licence a été retirée, pour un premier temps, est désormais suspendue pour six mois.
Issa Kaou est considéré comme une voix critique de la transition. Ainsi, de nombreux observateurs y voient un procès politique en raison notamment de sa proximité avec l’imam Mahmoud Dicko aujourd’hui en exil en Algérie. En 2020, ce leader politico-religieux était considéré comme l’une des personnalités les plus influentes du Mali. L’imam Dicko a également joué un grand rôle de médiateur entre le gouvernement malien et les groupes djihadistes au nord du pays.
Soutien incontestable du président Ibrahim Boubacar Keita lors des élections de 2013, le prédicateur religieux est ensuite passé dans l’opposition en 2017, menant en 2020, une manifestation de plusieurs milliers de fidèles pour exiger la démission du président Keita, avec la création de son mouvement politique, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS). Aujourd’hui, Mahmoud Dicko est un farouche opposant au régime militaire de transition.
Issa Kaou N’Djim, lui, est un ex-proche de l’actuel président du Mali Assimi Goita. Il fut vice-président du Conseil national de transition (CNT), l’organe législatif du pouvoir militaire au pays. Son hostilité à une transition qui se prolonge indéfiniment est l’un des causes profondes de la disgrâce entre lui et les putschistes au pouvoir.
Révoqué du CNT, Issa Kaou N’Djim a aussi été interdit de sortie du territoire malien.
Dans le contentieux qui l’oppose au Conseil supérieur de communication du Burkina Faso, l’agent judiciaire de l’État exige le paiement d’une amende de cinq millions de francs CFA.
Le délibéré est prévu pour le 30 décembre.