L’épidémie de virus Marburg, déclarée le 27 septembre 2024 au Rwanda, est officiellement terminée. Cette annonce intervient après que le dernier patient a été testé négatif à deux reprises, conformément aux protocoles établis par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Il s’agissait de la première flambée de cette maladie virale dans le pays, avec un bilan total de 66 cas confirmés et 15 décès, dont une majorité parmi les travailleurs de la santé. Le contrôle de l’épidémie a été rendu possible grâce à une réponse multisectorielle. Les autorités rwandaises, en collaboration avec l’OMS et plusieurs partenaires, ont mis en place des mesures telles que la surveillance renforcée, la recherche des contacts, le dépistage systématique et la sensibilisation communautaire.
D’après le Dr Brian Chirombo, représentant de l’OMS au Rwanda :
« Grâce à une gestion efficace et une stratégie intégrale, la transmission communautaire a été stoppée et les pertes humaines réduites. »
Les données montrent une nette réduction des cas : une diminution de moitié au cours de la deuxième semaine de riposte, suivie d’une baisse de 90 % dans les semaines suivantes.
L’épidémie a été tracée jusqu’à une mine située près de Kigali, où les chauves-souris frugivores, hôtes naturels du virus Marburg, auraient transmis la maladie au premier patient. Ce mode de transmission zoonotique met en lumière la nécessité de surveiller étroitement les interactions entre les populations humaines et les animaux.
Le ministre de la Santé, Dr Sabin Nsanzimana, a annoncé de nouvelles mesures pour prévenir de futures flambées, notamment :
• L’utilisation de technologies GPS pour suivre les déplacements des chauves-souris.
• La formation d’équipes spécialisées pour surveiller les sites à risque.
• Le renforcement des systèmes d’alerte précoce et des protocoles de lutte anti-infectieuse dans les établissements de santé.
Le virus Marburg, identifié pour la première fois en 1967, a provoqué plusieurs épidémies en Afrique subsaharienne. Parmi les plus marquantes :
• L’Angola (2004-2005) : une flambée de grande ampleur avec 252 cas, dont 227 décès (90 % de mortalité).
• L’Ouganda (2012) : une épidémie plus contenue avec 15 cas et 4 décès, grâce à une réponse rapide des autorités sanitaires et de l’OMS.
• La Guinée équatoriale et la Tanzanie (2023) : des flambées ayant mis en évidence des défis en matière de coordination et de surveillance.
Le Rwanda s’inscrit dans cette lignée, mais avec une particularité : la majorité des cas concernaient des soignants, exposant une vulnérabilité des systèmes hospitaliers face à la gestion des infections.
La fin de cette épidémie marque une étape importante pour le Rwanda et pourrait servir de modèle dans la gestion des crises sanitaires en Afrique subsaharienne. Elle illustre le rôle clé d’une collaboration internationale et d’un leadership national dans la lutte contre les urgences de santé publique. Cependant, les autorités appellent à une vigilance continue. La menace de nouvelles flambées reste réelle, en particulier dans les zones où les interactions entre humains et animaux sont fréquentes. Le défi pour le Rwanda sera de maintenir et de renforcer les acquis de cette riposte afin de prévenir d’autres crises similaires.