Le M23 à l’origine des désaccords entre Kigali et Kinshasa

Comme annoncé officiellement dimanche 16 décembre, la ministre congolaise des Affaires étrangères a convié plusieurs diplomates étrangers en poste à Kinshasa ce lundi 16 décembre 2024. L’objectif de cette rencontre était de clarifier les raisons de l’échec du sommet de Luanda entre le Rwanda et la RDC, initialement prévu pour dimanche.

À cette occasion, Thérèse Wagner a qualifié de « condition inacceptable aux yeux des autorités congolaises » l’exigence posée par Kigali : que Kinshasa accepte d’engager un dialogue direct avec le M23, un groupe rebelle actif dans l’Est de la RDC et soutenu, selon Kinshasa, par le Rwanda.
Devant les représentants de l’Union européenne, de la Belgique et de la France, la ministre a fermement démenti toute intention du gouvernement congolais d’accepter un dialogue avec le M23.
« À aucun moment Kinshasa n’a donné son accord pour une telle discussion », a-t-elle affirmé.
Samedi dernier, lors d’une réunion ministérielle préparatoire à Luanda, il avait été convenu, sous l’égide de l’Angola, que cette question serait discutée directement entre les deux chefs d’État. Cependant, cette option aurait été refusée par le Rwanda, contribuant ainsi à l’impasse diplomatique.
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 Au lendemain de l’annulation du sommet, de violents affrontements ont éclaté lundi dans l’Est de la RDC. L’armée congolaise a affronté  les rebelles du M23 dans la localité de Matembe, située à 150 kilomètres au nord de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.
Pour rappel, la RDC accuse depuis longtemps le Rwanda de soutenir le M23, un groupe armé qui impose sa loi dans plusieurs zones du Nord-Kivu. Kigali rejette ces accusations, tandis que les tensions continuent d’alimenter l’instabilité régionale.
Face à cette situation tendue, le président angolais João Lourenço, médiateur dans ce dossier, a exhorté les présidents congolais et rwandais à donner la priorité aux intérêts de leurs peuples. Le sommet de Luanda visait à désamorcer la crise, mais l’échec des discussions a laissé chaque camp se renvoyer la responsabilité de l’impasse actuelle.
Quelle suite pour le processus de Luanda? Pour l’heure, aucune nouvelle rencontre entre les deux parties n’est programmée. Ce qui soulève des inquiétudes quant à l’avenir du processus de paix initié à Luanda.

 

Par ailleurs, Kinshasa tente de mobiliser la communauté internationale pour accentuer la pression sur Kigali. La cheffe de la diplomatie congolaise a appelé à des sanctions économiques contre le Rwanda et plusieurs responsables rwandais, cités dans des rapports des Nations unies pour leur soutien présumé au M23.

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