Visiblement à bout de force, les épouses des deux leaders du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution), enlevés depuis le 9 juillet dernier, se tournent vers la mère du chef de la transition, le général Mamadi Doumbouya pour espérer retrouver enfin leurs maris, dans une lettre ouverte, qu’elles lui ont conjointement adressée.
« Nous écrivons cette lettre pour demander votre intervention en tant que mère de famille et veuve, qui connaît certainement la douleur pour une femme de ne pas avoir les nouvelles de son mari depuis plusieurs mois », lit-on dans un passage de leur lettre ouverte, écrite à la maman du chef de la transition », lit-on dans un passage de la lettre.
Début décembre, l’ONG, Human Rights Watch a appelé à l’ouverture d’une enquête sur la disparition des deux activistes, dénonçant un « usage excessif de la force » par les services de sécurité, et l’impunité dont ils bénéficient.
« Les forces de sécurité guinéennes auraient torturé et fait disparaître de force » les deux militants de la société civile Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah, dont on est sans nouvelles depuis leur arrestation par des gendarmes en juillet, ajoute HRW. Les autorités disent ignorer le sort des deux hommes.
Les kidnapping des personnes critiques vis-à-vis du CNRD sont devenus monnaie courante dans le pays. À cela s’ajoutent la contrainte à l’exil et l’emprisonnement continu de plusieurs anciens du régime déchu dont Amadou Damara Camara, ex-président de l’Assemblée nationale. Celui-ci a été condamné cette semaine à 4 ans de prison ferme pour détournement de fonds.
L’ancien Premier ministre, Kassory Fofana, en détention depuis deux ans et malade depuis plusieurs mois, pourrait être le prochain à connaître son sort.
Par ailleurs « La junte a drastiquement restreint la liberté des médias. Les autorités militaires ont bloqué et suspendu des médias, menacé et arrêté arbitrairement des journalistes, dont beaucoup ont déclaré s’autocensurer par crainte de représailles« , dit HRW.
Foniké Menguè et Billo Bah sont les premiers activistes à avoir été kidnappés sans la moindre nouvelle sur les auteurs, ni sur l’endroit où ils sont séquestrés. Ensuite, il y a eu l’ancien secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie sous Alpha Condé et récemment le journaliste Habib Marouane. Ce qui porte désormais à 4 le nombre de figures, bien connues du public, enlevées entre juillet et décembre 2024 en Guinée.