Le torchon brûle entre Choguel Maïga et les militaires. Samedi 16 novembre, le Premier ministre a dénoncé sa mise à l’écart sur la durée de la transition et de la prise d’autres décisions clés sans son avis.
Dans un message publié sur Facebook relayé par des médias locaux, Choguel Maïga a fait part d’un report sine die de la « transition censée prendre fin le 26 mars 2024 ».
Une décision prise unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement, a-t-il déclaré M. Maiga aux partisans de son mouvement M5-RFP.
Les virulentes critiques du Premier ministre ont suscité de vives commentaires et des réactions dans la classe politique malienne. C’est le cas de l’Alliance pour la refondation au Mali (Arema) qui a condamné le discours du Premier ministre et demandé une révocation du chef du gouvernement.
D’autres évoquent une démission dans les 72 heures, estimant qu’il s’est rendu coupable de « haute trahison ».
En revanche, les partisans de Choguel Maiga sont plutôt discrets sur la question pour le moment.
Dans une rare critique, le Premier ministre a appelé les militaires à discuter de la fin de la période ladite « transition », précisant qu’il n’existe aucun débat sur la question.
Cette tension qui prévaut au sommet de l’État actuellement installe une incertitude sur la bonne marche du pays et l’efficacité gouvernementale.
Toutefois, une partie soutient le chef du gouvernement sur le non respect des résolutions des Assises nationales de la Refondation, mais aussi l’enregistrement de 100 nouveaux partis enregistrés en l’espace de deux ans. Une montée des tensions qui révèle des dysfonctionnements entre la junte et son Premier ministre, dénotant une profonde fracture entre civils et militaires au sommet de l’État.
En juin 2022, la junte s’était engagée à organiser des élections et remettre le pouvoir aux civils avant fin 2024, avant de reporter la tenue du scrutin pour une durée indéterminée.