30 morts, 200 blessés et 300 arrestations, c’est le bilan de la répression au Mozambique selon des rapporteurs onusiens.
Hier vendredi 15 novembre à 19 h, Maputo a été une fois de plus le théâtre de manifestations. C’est à travers leurs fenêtres, casseroles à la main, que les Mozambicains ont répondu à l’appel de Venancio Mondlane. Le « grand final » intitulé ainsi par ce dernier est lancé grâce à une vidéo postée sur le réseau social Facebook, la toute dernière d’une quatrième phase de manifestations prévues.
L’Onu, dans son dernier rapport des droits de l’homme publié vendredi (15.11.24), a appelé le Mozambique à une fin des violences et de la répression policière. Les rapporteurs ont décrit « une violation du droit à la vie, les assassinats délibérés de manifestants désarmés et l’usage excessif de la force par la police ».
Dans la même foulée, l’ordre des avocats dénonce des arrestations « illégales ». L’organe estime avoir prêté assistance à près de 2700 manifestants depuis le 21 octobre.
Ce samedi 16 novembre, des enseignants ont également pris part à une manifestation pour répondre à l’appel de l’Association nationale des professeurs du Mozambique (ANAPRO). Si au départ, le motif était la réclamation du paiement de leurs 22 mois d’heures supplémentaires, elle a vite viré à un appel patriotique. La dizaine d’enseignants scandait « Ne tuez pas notre peuple » ou « Sauvez le Mozambique ».
Cependant, la manifestation a été dispersée par la police avec des gaz lacrymogènes qui a arrêté cinq parmi eux.
Pour rappel, le Mozambique est secoué par des troubles post-électoraux. Le candidat de l’opposition à l’élection présidentielle Venancio Mondlane avait dénoncé des fraudes au lendemain du scrutin du 9 octobre remporté par le parti Frelimo au pouvoir depuis 1975.